Élections municipales 2020 et coronavirus: le lourd tribut payé par les élus lors du premier tour des élections

Par Nathalie Dieul
17 avril 2020 22:32 Mis à jour: 17 avril 2020 22:32

À cause du maintien du premier tour des élections municipales du 15 mars, de nombreux maires et conseillers municipaux ont contracté le virus de Wuhan. Plusieurs d’entre eux ont succombé à la maladie, laissant des communes dévastées et rendant la continuité des services compliquée.

Les exemples ne manquent pas, même s’il est impossible de connaître réellement le nombre de victimes du coronavirus parmi les les élus, vu que l’association des maires de France tout comme le ministère de l’Intérieur affirment ne pas avoir eu de remontées précises.

En pleine campagne électorale, ils serraient des dizaines de mains chaque jour. Puis, le jour du scrutin, ils étaient présents toute la journée, parfois dans des conditions ne respectant pas les règles de distanciation de mise. Une enquête de France Info, en date du 16 avril, révèle de nombreux exemples.

Dans toutes les régions de France, le scénario se ressemble. Alain Lescouët, 74 ans, le maire de Saint-Brice-Courcelles, une commune de 3 500 habitants située dans la Marne, est décédé 15 jours après avoir été réélu. Son adjoint Alain Lalouette est persuadé qu’il a contracté le nouveau coronavirus pendant le scrutin. « Une dizaine de personnes du conseil municipal sur dix-neuf ont aussi été infectées. Toutes avaient participé au scrutin », assure-t-il.

Ailleurs, à Tracy-Le-Mont dans l’Oise, Jean-Jacques Zalay, 67 ans et adjoint du maire, a été emporté le 31 mars par le Covid-19, maladie causée par le virus du PCC (Parti communiste chinois), connu communément comme le nouveau coronavirus.

Selon la maire Sylvie Valente-le-Hir, il aurait été contaminé pendant la campagne municipale. « D’autres membres du conseil municipal qui ont participé au dépouillement avec mon adjoint ont été malades, ainsi que des personnes venues nous aider », indique Mme Valente-le-Hir. Au total : six personnes malades.

CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Dans une autre commune de l’Oise, à Compiègne, ce sont trois élus et trois employés de la mairie qui ont été diagnostiqués positifs. Ils ont guéri depuis, mais ils étaient tous présents lors d’une soirée organisée après le premier tour, pendant laquelle les gestes barrière ont disparu au fur et à mesure de l’annonce des résultats.

Une vidéo publiée sur la page Facebook de la municipalité montre le maire et les élus s’embrasser et trinquer alors que le premier magistrat vient de rappeler à la population de bien respecter les gestes barrière afin de se protéger.

« Ce qu’on ne sait pas, c’est que le chef de la police municipale, qui participe à la soirée, sera testé positif le lendemain. Que le directeur de cabinet, lui aussi présent dans la salle, va être dépisté positif la semaine suivante, de même que la directrice de communication de la ville, ainsi que l’adjoint à la culture, et le député Pierre Vatin », détaille Frederika Guillaume, journaliste à Oise Hebdo, média qui a repris la vidéo.

À Crépy-en-Valois, c’est un assesseur qui a tenu un bureau de vote lors du premier tour des élections qui est tombé malade, ressentant les premiers symptômes une semaine après le vote. « Mon médecin m’a dit qu’il avait pas mal de cas comme le mien et il s’est demandé si je n’avais pas été contaminé pendant le premier tour », a-t-il expliqué à Radio France. « Le protocole a été bien respecté, mais les distances ne peuvent pas l’être quand un électeur met son bulletin dans l’urne. Il est à moins d’un mètre de nous. »

Devant le nombre de maires emportés par le coronavirus, le gouvernement a dû prendre une ordonnance le 8 avril, « visant à assurer la continuité de l’exercice des fonctions exécutives locales durant l’état d’urgence sanitaire ».

Ce texte permet d’allonger la période où un dispositif est déjà en place : si le siège du maire devient vacant, le premier adjoint prend le relais pendant 15 jours, jusqu’à la tenue de nouvelles élections. « Avec cette ordonnance, ce délai est prolongé jusqu’à la fin de l’état sanitaire », explique maître Juliette Viehl, avocate en droit des collectivités locales.

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