À 35 ans, Éléonore Laloux a un parcours atypique et possède une expérience de vie inspirante. Porteuse de trisomie 21, elle a écrit un livre, travaille, vit de manière indépendante dans un appartement depuis 2011, et a été élue conseillère municipale de la ville d’Arras (Pas-de-Calais) aux municipales de 2020. Elle prend à cœur ses responsabilités, propageant la bonne humeur autour d’elle.
Nous vous avions parlé d’elle en février 2020, lorsque Frédérique Leturque, le maire de la capitale du Pas-de-Calais, avait annoncé sa candidature sur sa liste électorale dans la ville d’un peu plus de 40 000 habitants. Après un an de mandat, le bilan est positif, autant du côté de la jeune femme que de l’équipe électorale.
« Je suis une fille très dynamique qui aime le terrain et qui aime quand le travail est intense. Et en ce moment, c’est le cas ! » assure la conseillère municipale à la transition inclusive et au bonheur, dans une entrevue aux Échos.
« C’était une excellente idée de la prendre sur la liste », s’exclame de son côté Sylvie Noclercq, maire adjointe en charge notamment du handicap, considérée par Éleonore comme sa marraine de cœur. « En conseil municipal, quand nous sommes en train de nous casser la tête, Éléonore fait preuve de sérénité, de recul et d’apaisement », reconnaît Mme Noclerq. « Elle fait bien son job, suit ses objectifs. Elle apporte une touche de sympathie et de convivialité. »
« Je voudrais plus de couleurs, plus de peps et de gaieté », s’exclame la trentenaire à L’Observateur. « Au sujet de la politique d’inclusion, je demande une approche handicap par handicap pour toutes les activités sportives et culturelles. »
Ce n’est pas par hasard que Frédérique Leturque a proposé à la jeune femme, bien connue pour son implication dans sa commune, de faire partie de sa liste électorale. « Ils se connaissent depuis 20 ans maintenant », précise Sylvie Noclercq.
La nouvelle conseillère municipale prend à cœur ses responsabilités. Après avoir passé ses matinées à travailler en tant qu’adjointe administrative à l’hôpital d’Arras, elle consacre tous ses après-midis à s’impliquer dans ses dossiers. « Elle prend beaucoup de temps à lire tous les documents produits par les services de la municipalité et à écouter », remarque son père, Emmanuel Laloux.
« Mon regard sur moi-même a changé »
« Éléonore a appris à relever les défis, elle a grandi et progressé », ajoute Emmanuel Laloux. « Au fil des semaines, elle a appris à parler moins vite, à redire les choses pour apporter une réflexion en profondeur sur l’accessibilité universelle. » La jeune trentenaire a aussi été beaucoup sollicitée pour répondre à des entrevues. Elle confie : « J’aime bien, c’est un bon exercice pour moi. »
Celle qui apporte de la bonne humeur autour d’elle a aussi beaucoup bénéficié elle-même de son implication au sein du conseil municipal d’Arras : « Depuis mon élection en tant que conseillère municipale, mon regard sur moi-même a changé. Je me sens plus autonome, plus raisonnable, plus sage, plus humble, plus belle, plus sympathique, plus souriante et plus dynamique », assure-t-elle dans une entrevue accordée à L’école de la neurodiversité.
« J’ai grandi dans ma tête », ajoute Éléonore, qui sait ce qu’elle veut. « Avant, je ne pensais qu’à moi et maintenant je pense aux autres. Je suis fière de moi et je crois que je donne une belle image de moi. »
La mission dont se sent investie la jeune femme – « casser les préjugés » – porte ses fruits. « J’ai le sentiment que le regard des autres a évolué sur les personnes ayant la trisomie 21. Je suis très contente, il y a beaucoup plus de regards positifs. On parle de nous dans les médias et sur les réseaux sociaux », se réjouit l’élue, qui sait qu’il reste toutefois un long chemin à parcourir.
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