Quatre jeunes, scolarisés au lycée Mozart au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), se sont introduits dans une salle de classe pour lyncher un élève. Les faits se sont produits ce vendredi matin. Le proviseur parle « d’une petite altercation sans gravité », alors qu’une quarantaine d’enseignants ont fait jouer leur droit de retrait. Des parents d’élèves dénoncent les agissements du chef d’établissement et veulent agir.
Le lycée Mozart au Blanc-Mesnil a été le théâtre de violences, ce vendredi 14 octobre. Des élèves de terminale, au nombre de quatre, ont fait irruption en plein cours dans l’une des salles de classe pour s’en prendre à un élève de première, rapporte Le Parisien. Une vidéo de la scène a circulé sur les réseaux sociaux.
« Le proviseur a demandé à ces élèves mineurs s’il fallait prévenir leurs parents ou la police »
Les images montrent la victime à terre, rouée de coups par les quatre élèves de terminale. Des camarades ont bien tenté de s’interposer entre les quatre agresseurs et la victime. Certains d’entre eux ont eu des vêtements déchirés et d’autres ont même été blessés, précise le quotidien francilien. Beaucoup étaient effrayés et poussaient des cris.
Des enseignants ont indiqué au Parisien ne pas connaître « exactement » l’origine de ces violences. « À priori, l’élève agressé se serait peut-être moqué de la tenue vestimentaire de ses agresseurs la veille. Mais nous n’arrivons pas à comprendre comment cela a pu conduire à une telle violence. Il y avait aussi une rumeur qui disait que l’élève agressé avait un tournevis sur lui, mais rien n’a été retrouvé », ont-ils expliqué.
Après cette agression – qui a laissé la victime sous le choc mais non grièvement blessée – les quatre agresseurs ont pu retourner en cours ou quitter le lycée, ce qui a choqué professeurs et parents d’élèves élus du lycée. Ils ont expliqué : « Le proviseur a demandé à ces élèves mineurs s’il fallait prévenir leurs parents ou la police, ils ont dit non et ils sont sortis. C’est tout simplement incompréhensible. »
42 enseignants ont fait jouer leur droit de retrait
Selon une parente d’élève élue, le proviseur a envoyé un message aux parents en leur expliquant qu’il ne s’agissait que « d’une petite altercation sans gravité », et les agresseurs ont d’ailleurs été rapidement libérés. Selon elle, ce n’était pas « une simple bagarre, c’était plutôt de l’ordre du lynchage ». « La police aurait dû être appelée tout de suite. Il y a eu une mise en danger. Ce sont des mineurs, ils n’ont pas à décider tout seul » a-t-elle ajouté.
Cette agression a été comme la goutte d’eau, de nombreuses tensions gangrénant l’établissement depuis plusieurs mois, ainsi que le stipulait début septembre un rapport du comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail départemental. Cet incident a entraîné la publication d’un communiqué, ce même vendredi dans la soirée, dans lequel 42 enseignants ont pointé du doigt l’attitude de leur directeur. Ces mêmes enseignants avaient par ailleurs fait jouer leur droit de retrait dans l’après-midi.
Deux des agresseurs agressés à leur tour
« Ça fait des mois que le proviseur a le corps enseignant à dos, là on atteint un point de non-retour. Avant on était classé premier lycée de France en termes d’accompagnement, maintenant on est au fond du trou », s’est indigné un parent d’élève élu. Une autre a signifié : « Nous allons interpeller le ministre. La situation ne peut plus durer, il faut que le lycée retrouve un climat serein. »
De son côté, le rectorat a indiqué qu’il étudierait la recevabilité de la demande de droit de retrait des enseignants. Il a mentionné que les quatre agresseurs font l’objet d’une mesure conservatoire avant de passer en conseil de discipline, rapporte encore Le Parisien. Il a précisé que cette mesure a été prise une heure après l’agression, un délai qui « n’est pas énorme en soi puisqu’il a fallu que la direction soit informée, qu’elle vérifie ce qu’il s’est passé ».
À la suite de ce passage à tabac, deux des agresseurs ont été à leur tour l’objet de représailles près du lycée, relatent nos confrères. La rixe a pris fin avec l’intervention d’enseignants, les deux adolescents ont quant à eux été emmenés à l’hôpital, par précaution.
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