Élever les filles pour qu’elles deviennent de vraies femmes

J’ai récemment écrit un article donnant quelques conseils oubliés sur la façon d’élever les garçons pour en faire de vrais hommes.

Mais les garçons ne sont pas le seul sexe que nous devons aider à élever. Les garçons sont aspirés par le tourbillon féministe de notre culture, mais ce tourbillon engloutit également les filles à une vitesse peut-être encore plus élevée.

Alors comment élever nos filles pour qu’elles deviennent de vraies femmes, aimantes, douces et gentilles, au lieu d’être effrontées, impétueuses et égocentriques ?

Pour y voir plus clair, je me suis tournée vers l’une des mères les plus célèbres de toute la littérature : Marmee March, de l’ouvrage Little Women de Louisa May Alcott. Dans une conversation avec ses deux filles aînées, Meg et Jo, Marmee expose son plan pour élever et lancer ses filles dans le monde – un plan bien éloigné du plan féministe que nous entendons couramment aujourd’hui.

Prendre soin de l’extérieur

Le premier conseil de Marmee tourne autour des qualités extérieures, puisqu’elle dit vouloir que ses filles soient belles et accomplies. Il s’agit là de deux caractéristiques sur lesquelles notre société actuelle met fortement l’accent, en encourageant les chirurgies esthétiques pour que les filles puissent imiter les mannequins qui apparaissent sur les médias sociaux, ou en exhortant les filles à aller de l’avant, à briser les plafonds de verre et à surpasser les hommes en matière d’éducation et de réalisations.

Mais au vu d’autres indices dans Little Women, je parierais que la beauté que Marmee voudrait nous voir inculquer aux filles d’aujourd’hui est la beauté de la vraie féminité. Elle voudrait que nous apprenions à nos filles à s’habiller modestement, mais pas de façon mal fagotée, à porter une jupe ou une robe « suffisamment près du corps pour montrer que vous êtes une femme et suffisamment ample pour montrer que vous êtes une dame », comme l’a dit un jour la costumière Edith Head, lauréate d’un Oscar.

Marmee voudrait également que nous apprenions à nos filles à peaufiner leurs talents, non pas pour qu’elles puissent les imposer aux hommes, mais pour qu’elles puissent les utiliser pour aider et soutenir ceux qui les entourent.

Cultiver le caractère intérieur

Marmee passe des caractéristiques extérieures au caractère intérieur, mentionnant qu’elle veut que ses filles soient bonnes et respectées, qu’elles soient « heureuses, aimées, satisfaites » et qu’elles évitent « de ne pas se respecter et et de ne pas vivre en paix ».

Marmee sait que la formation du caractère prend du temps et que les parents eux-mêmes doivent commencer très tôt à donner l’exemple d’un bon caractère et à lutter contre leurs propres défauts – dans le cas de Marmee, son caractère vif – s’ils veulent que leurs filles mènent une vie bonne et respectable.

Apprendre à nos filles à être heureuses et satisfaites signifie ne pas les gâter avec des biens matériels ou céder à toutes leurs demandes, mais plutôt leur apprendre à être reconnaissantes pour ce qu’elles ont.

Les éloigner du matérialisme

En plus de leur apprendre à être reconnaissantes, Marmee enseigne à ses filles à ne pas se préoccuper du matérialisme, les exhortant à ne pas se marier pour l’argent ou à ne pas chercher à acquérir une splendide maison.

Se marier pour l’argent n’est pas une tentation aussi forte de nos jours qu’elle pouvait l’être dans les années 1800, mais courir après les biens matériels reste la même chose. Qu’elles soient mariées ou célibataires, les femmes se font constamment dire qu’elles doivent tout avoir : un bon emploi, une belle maison, une voiture de luxe et des vacances régulières dans des endroits exotiques. Si nous voulons que nos filles deviennent de vraies femmes, nous devons leur enseigner ce que Marmee enseigne à ses filles :

« L’argent est une chose nécessaire et précieuse – et une chose noble, lorsqu’il est bien utilisé – mais je ne veux jamais que vous pensiez que c’est le premier ou le seul prix à viser. »

Entretenir de bonnes relations familiales

Si Marmee ne souhaite pas que ses filles recherchent des sommes excessives d’argent, elle souhaite en revanche qu’elles entretiennent de bonnes relations, notamment au sein de la famille.

« Une mère est toujours prête à être votre confidente, un père à être votre ami », dit-elle à Meg et Jo, les exhortant à rendre le foyer de leur enfance heureux avant qu’elles ne le quittent un jour pour leur propre foyer.

Une leçon semblable serait bénéfique pour nos filles. Le monde d’aujourd’hui les encourage souvent à se faire des amis et à se confier à d’autres personnes que leurs parents. Mais le fait d’établir de bonnes relations avec papa et maman leur permet d’avoir des confidents avisés et une structure de soutien pour l’avenir, que cet avenir implique l’université, une carrière ou l’éducation de leur propre famille.

Apprenez-leur à penser au mariage

Le message le plus important que Marmee transmet à ses filles tourne autour du mariage. Elle exprime son désir que ses filles « soient bien et sagement mariées » et les encourage à espérer et à se préparer à une telle position.

« Être aimée et choisie par un homme bon est la meilleure et la plus douce chose qui puisse arriver à une femme ; et j’espère sincèrement que mes filles pourront connaître cette belle expérience », dit-elle.

Même les non-féministes peuvent sentir un cri monter dans leur gorge à cette déclaration, car l’idée que les filles devraient simplement se ranger et se marier, même en renonçant à l’université et à la carrière, est devenue un anathème à notre époque. Mais Marmee met le doigt sur la chose même qui a amené les hommes à se demander où sont les vraies femmes. En effet, plusieurs femmes contemporaines ne sont pas intéressées par le mariage.

Élever une femme soucieuse du mariage est une tâche difficile, mais l’une des façons les plus efficaces d’y parvenir est que les parents donnent à leur fille l’exemple d’un bon mariage. Apprenez-lui à aimer les enfants et à respecter les hommes, au lieu de critiquer les deux groupes et de dénoncer continuellement tous les problèmes que chacun apporte aux femmes.

Enfin, assurez-vous qu’elle ne voit pas le mariage avec des lunettes roses, mais qu’elle le considère comme une vocation digne. C’est un travail difficile qui demande beaucoup de sacrifices d’amour mais, comme le dit Marmee, c’est une belle expérience qui mérite d’être recherchée.

Nous vivons dans un monde beaucoup plus chaotique et sens dessus dessous que celui dans lequel vivent Marmee et ses filles. Lorsque la société s’écroulera, ce ne sera pas la fille matérialiste qui a tout prévu pour sa carrière et sa commande de café qui saura comment réagir. Au lieu de cela, ce sera celle qui a du caractère, celle qui aime et s’intéresse à l’élément le plus fondamental de la société – la famille – qui saura comment commencer à reconstruire la société avec douceur et fidélité.