Élevés pour leurs os, 108 lions sont détenus en captivité dans des conditions épouvantables

Par Michael Wing
10 mars 2020 17:09 Mis à jour: 10 mars 2020 17:09

La faune sauvage paie souvent le prix du non-respect des lois et de la corruption dans des pays comme l’Afrique du Sud, où les animaux sont exploités de multiples façons. Pris au piège au milieu de tout cela, ces animaux souffrent des pires manières possibles.

L’argent rapporté par les touristes crée une demande : certains veulent voir, posséder ou prendre des selfies avec des lions et lionceaux ; les chasseurs de trophées des pays occidentaux riches viennent tirer sur des félins dans des espaces clôturés pour gros gibiers ; l’industrie orientale de la médecine traditionnelle achète des os de tigres et lions.

Pienika Farm, une exploitation abandonnée d’élevage de lions, dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud, révèle les niveaux de négligence que peuvent subir ces malheureux animaux. Sur les 108 lions gardés dans l’établissement, 27 d’entre eux étaient infestés de maladies, de parasites et de gale au point où ils avaient perdu toute leur fourrure. Certains d’entre eux étaient sur le point de mourir.

Des enclos surpeuplés, qui étaient conçus pour 2 lions, servaient à loger 30 lions à la fois dans l’établissement de reproduction.

3 lionceaux souffraient d’une maladie neurologique appelée méningo-encéphalite, qui est essentiellement une inflammation du cerveau. Ils étaient incapables de marcher et l’un d’eux a dû être euthanasié par un vétérinaire.

Mis au courant de la situation par une source anonyme, des journalistes ont contacté le National Council for Societies for the Conseil national des sociétés pour la prévention de la cruauté envers les animaux (Prevention of Cruelty to Animals (NSPCA)), dont la tâche colossale est de faire appliquer les lois sud-africaines pour le bien-être animal.

Lorsque les inspecteurs de la NSPCA ont visité l’établissement, ils ont constaté qu’il s’agissait d’un des cas les plus lourds de négligence envers les animaux qu’ils avaient jamais vus, a rapporté le National Geographic.

Douglas Wolhuter de la NSPCA, qui a dirigé l’inspection, a déclaré : « C’est difficile à décrire parce qu’on se sent vidé lorsqu’on sait que le roi de la jungle est gardé dans de telles conditions. »

« C’est démoralisant. »

Des milliers de ces prédateurs sont détenus en captivité, comme ceux de la ferme Pienika, explique le guide animalier et photographe Ian Michler. Ils sont souvent maintenus dans des conditions de vie qui laissent à désirer, selon les reportages.

Les lions de la ferme Pienika étaient probablement élevés pour que leurs os soient vendus dans l’industrie de la médecine traditionnelle asiatique, ce qui représente une perspective horrible : « Si vous élevez des lions pour le commerce des os de lion, leur apparence vous importe peu », explique M. Michler. « Parce qu’en fin de compte, tout ce qui va se passer, c’est qu’ils vont finir dans un sac, un sac d’os qui va partir pour l’Asie. »

Malheureusement, il n’y a guère de raisons d’être optimiste quant à l’avenir de ces lions. Les lions de la ferme de Pienika n’ont connu que la captivité depuis leur naissance et ne peuvent pas être relâchés dans la nature. De plus, il n’existe pas beaucoup de refuges convenables pour les accueillir.

L’application de la loi et de la justice ne sont pas non plus susceptibles d’améliorer les conditions d’élevage en captivité en Afrique du Sud.

« Si les lions avaient une voix, bien sûr qu’ils hurleraient pour que les tribunaux interviennent et décident que, oui, il y a effectivement besoin de normes justes et équitables pour le bien-être de nos espèces », a affirmé Ian Michler. « Mais je ne vois aucune avancée annonçant une fin des pratiques d’élevage ou du commerce des os de lion. »

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