Les associations « La Libre pensée » et « La Ligue des droits de l’Homme » ont chacune leur tour attaqué en justice la crèche de la nativité installée à l’intérieur de la mairie de Béziers (Hérault). Un énième bras de fer avec la municipalité qui lasse Robert Ménard.
Faut-il changer la loi pour que les crèches puissent rester à l’intérieur des mairies sans que cela ne pose de problèmes ? Cette question a probablement déjà traversé l’esprit de Robert Ménard, qui depuis onze ans maintenant, dispose la crèche de la nativité à l’Hôtel de Ville de Béziers (Hérault), malgré six condamnations au tribunal administratif et à la cour administrative d’appel. Ce samedi 30 novembre, cette dernière a de nouveau été inaugurée devant plusieurs centaines de personnes représentantes des communautés de différentes religions.
Depuis 2015, la mairie est attaquée devant les tribunaux pour atteinte à la laïcité. Cette année, « La Libre pensée de l’Hérault » a déposé un référé suspension qui n’a pas été accepté par la justice. Ce qui n’a pas empêché la LDH de déposer un nouveau référé suspension. Il sera jugé le 17 décembre devant le tribunal administratif de Montpellier, rapporte Midi Libre.
Robert Ménard ne cache pas son immense exaspération : « Mais bon sang, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) n’a-t-elle rien de plus important aujourd’hui à traiter que le sujet de la crèche de la Ville de Béziers ? Ce n’est pas comme s’il se passait des évènements importants en Syrie. Ce n’est pas comme si un journaliste français était emprisonné en Algérie. J’hallucine. »
Me Sophie Mazas, avocate de la LDH, ne compte pas laisser la municipalité tranquille : « Croyant tromper la juridiction sur le sens de la crèche installée dans l’enceinte de l’hôtel de ville depuis bientôt dix ans, le maire de Béziers tente d’affirmer fallacieusement l’adéquation de ladite crèche avec les principes du droit qu’il viole pourtant systématiquement depuis 2014. »
« On voit que certains militants des droits de l’homme mettent toute leur énergie sur un combat « suprême » à leurs yeux : faire déplacer notre crèche, raille l’édile de Béziers. Ne leur en déplaise, elle est consensuelle et ceux qui ne veulent pas la voir ne viennent pas », a lancé le premier magistrat de la ville. Réponse de la LDH : « Une crèche de la nativité n’a absolument rien à faire dans un édifice public car elle n’a pas un caractère culturel, artistique ou festif. »
Villes différentes, problèmes similaires
La crèche de Noël de la Ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales) a également fait son grand retour ce mardi 3 décembre 2024, malgré les polémiques. L’an passé, 42.000 personnes avaient eu le plaisir d’admirer le beau pessebre devant la mairie. Même si le succès est au rendez-vous, le maire, Louis Alliot, a prévenu ses concitoyens sur la place de la Loge lors de son inauguration : « Notre pessebre 2024 est déjà attaqué en justice. » Huées immédiates du public, consterné, rapporte L’Indépendant.
Condamnée en 2022 pour avoir installé un pessebre dans la cour intérieure de la mairie, la Ville de Perpignan avait obtenu le 8 décembre 2023 l’approbation du tribunal administratif de Montpellier pour sa crèche. Le maire s’était joué des associations, partis politiques et syndicats en installant la crèche, non plus dans l’enceinte de la mairie, mais sur la voie publique en ouvrant les grilles pour pouvoir contempler depuis le patio municipal la scène de nativité. Louis Aliot a donc réitéré ce subterfuge pour 2024.
La LDH est décidément sur tous les fronts puisque c’est aussi elle qui avait saisi la justice administrative le 2 décembre 2023. Cette dernière considérait notamment que la municipalité faisait du « prosélytisme ». Pour rappel, le tribunal administratif avait en 2022 ordonné le retrait du pessebre de la cour de la mairie et avait condamné la Ville à payer une astreinte de 100 euros par jour de retard.
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