Elles refusent de retirer leur voile au travail, une centaine de militants, syndicalistes et de collègues les soutiennent

Par Epoch Times avec AFP
3 octobre 2024 10:37 Mis à jour: 3 octobre 2024 10:42

Environ 150 personnes se sont réunies mercredi à Nancy pour réclamer le retrait d’une clause de neutralité imposée à deux salariés de l’association Accueil et Réinsertion Sociale (ARS), qui risquent le licenciement si elles refusent de retirer leur voile.

Tandis qu’un conseil d’administration se tenait dans le local de l’association, volets fermés, la foule a maintenu la pression à renfort de slogans, sifflets et clapings. « On est là », ont-ils régulièrement scandé pour signifier leur présence et leur détermination aux membres du bureau, enfermés à l’intérieur.

La manifestation s’est déroulée dans le calme, sans présence policière. « Laïcité, diversité, fierté », « La honte », ou encore « Non à la dissolution des valeurs », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par des salariés de l’entreprise ainsi que des militants et syndicalistes venus apporter leur soutien.

Après une heure et demie, une partie de l’assemblée s’est dissoute mais une trentaine de personnes a attendu la fin du conseil d’administration, dans le froid et sous la pluie.

Malgré le soutien apporté par leurs collègues, les deux salariées n’étaient pas présentes. « Les conséquences de la médiatisation et tous les commentaires désagréables notés sous les articles de presse sont, j’imagine, très mal vécus par ces deux femmes », notait Philippe Blouet, éducateur spécialisé et délégué syndical Sud au sein de l’association ARS.

Toujours en arrêt maladie, aucune des deux ne se serait prononcée à ce jour sur les trois choix qui leur ont été proposés par la présidente de l’association, à savoir retirer leur voile, quitter l’entreprise via une rupture conventionnelle ou être licenciées.

Une clause de neutralité validée fin décembre

La clause de neutralité du nouveau règlement intérieur, validée fin décembre et mise en place le 10 août, ne sera ni suspendue ni retirée, selon l’association.

Les deux salariées ont demandé un chiffrage des indemnités en cas de rupture de leur contrat ou de licenciement tandis que le conseil d’administration a souligné n’avoir engagé, à ce stade, aucune procédure de licenciement.

« On va lancer un plan Marshall pour discuter des notions, redéfinir un certain nombre de choses, voir comment la laïcité et la neutralité irriguent le travail social », a déclaré à l’AFP la présidente de l’association, Valérie Jurin.

« Il me semble que ce sont deux principes piliers et on pense arriver à la rédaction d’une charte sur la laïcité au sein de notre association. »

Adoum Djibrine, délégué syndical chez Sud, connaît bien les deux salariées avec qui il travaille depuis plusieurs années au sein du pôle asile. « Je les connais très bien. Elles font un travail formidable. Elles ont mis en place des projets pour l’émancipation des femmes et des actions à destination des femmes », note-t-il.

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