L’homme d’affaires Elon Musk a de nouveau tiré la sonnette d’alarme sur les risques auxquels s’exposent les enfants qui passent trop de temps sur les réseaux sociaux. Selon lui, l’intelligence artificielle (IA) est un outil redoutable qui maximise la production de dopamine chez les jeunes.
M. Musk, qui possède la plateforme de réseaux sociaux X, a lancé cet avertissement lors de la conférence technologique VivaTech 2024 à Paris jeudi, où il est apparu en visioconférence.
Le PDG de Tesla a exhorté les parents à limiter le temps d’écran de leurs enfants sur les réseaux sociaux, évoquant les risques croissants associés à l’intelligence artificielle. Il a notamment expliqué que les algorithmes créent de la dépendance et incitent les enfants à constamment faire défiler les pages qui leur sont proposées.
« Je crains effectivement que les enfants de nos jours soient formés par les réseaux sociaux », a déclaré M. Musk, ajoutant que les algorithmes d’IA sont « fondamentalement des maximiseurs de dopamine ».
« Ils essaient donc de maximiser la quantité de dopamine que vous obtenez en regardant l’écran », a-t-il poursuivi. « De sorte que, selon moi, les parents devraient limiter le nombre d’heures que leurs enfants passent sur les réseaux sociaux parce que [ces médias] ont été programmés par une IA qui maximise la dopamine. »
Par la suite, M. Musk a partagé une vidéo de cette conférence sur son compte X, en écrivant : « Beaucoup de réseaux sociaux sont mauvais pour les enfants, car il y a une compétition extrême entre les IA des réseaux sociaux pour maximiser la dopamine ! ».
Ses commentaires interviennent alors que des poursuites judiciaires aux États-Unis, et des enquêtes de la Commission européenne continuent de s’accumuler contre Meta, la société mère de Facebook, également propriétaire d’Instagram.
L’une de ces poursuites judiciaires, déposée aux Etats-Unis, allègue que le géant des réseaux sociaux a conçu et déployé des fonctionnalités nuisibles – y compris son IA – afin de tirer parti des jeunes utilisateurs et de leur prédisposition à l’addiction, et a ainsi contribué à alimenter la crise de la santé mentale chez les jeunes.
Meta modifie la « réalité sociale » des jeunes
« Meta a exploité des technologies puissantes et sans précédent pour attirer, séduire et finalement piéger les jeunes et les adolescents », peut-on lire dans la plainte. « Sa motivation est financière. »
Les algorithmes de la plateforme Meta, selon la plainte, font descendre les utilisateurs dans des « trous de lapin » (rabbit holes, en anglais, une référence directe à Alice aux pays des merveilles), desquels ils peinent à s’extraire. En même temps, l’entreprise a « profondément modifié les réalités psychologiques et sociales de toute une génération de jeunes » grâce à des technologies qui stimulent la participation des utilisateurs.
L’action en justice allègue également que le géant des réseaux sociaux s’est activement efforcé de dissimuler toute preuve concernant les dommages psychologiques causés par l’entreprise.
Meta nie avec force les allégations formulées dans le cadre de cette action en justice.
Parallèlement, d’autres poursuites similaires ont été intentées contre l’entreprise, dans lesquelles il est reproché aux applications de Meta de promouvoir la dysmorphie corporelle et d’exposer les utilisateurs mineurs à des contenus potentiellement nuisibles.
La Commission européenne, l’organe exécutif de l’Union européenne, enquête sur le géant des médias pour des raisons similaires.
L’IA : un « professeur extrêmement compétent »
Lors de son apparition à VivaTech 2024, M. Musk a expliqué comment, selon lui, l’IA « affectera considérablement » le paysage éducatif à venir, en comblant les lacunes dans les régions où l’accès à l’éducation est limité et en fournissant aux enfants leurs propres tuteurs personnels sur mesure.
« L’IA est un professeur extrêmement compétent, très patient, qui a presque toujours raison et qui peut adapter les leçons à l’enfant », a-t-il déclaré. « Ce serait comme si chaque enfant avait Einstein pour professeur, ce qui serait très profond. »
L’homme d’affaires a également mis en garde l’auditoire contre le fait que l’IA prendra probablement en charge la majorité des emplois à l’avenir.
« Il est probable qu’aucun d’entre nous n’aura d’emploi », a déclaré M. Musk.
Dans un tel scénario, il y aurait un revenu universel élevé, chaque membre de la société recevant un revenu élevé sans qu’il n’y ait de « pénurie de biens ou de services », selon M. Musk.
Toutefois, un tel scénario laisserait probablement les humains s’interroger sur le sens de leur vie, a déclaré l’homme d’affaires.
« Tout travail effectué par quelqu’un sera facultatif, par exemple si vous voulez faire un travail qui est un peu comme un passe-temps, vous pouvez le faire », a-t-il déclaré. « Mais sinon, l’IA et les robots fourniront tous les biens et services que vous souhaitez. »
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