Plus d’un milliard d’euros. C’est ce que les émeutes vont coûter aux entreprises, un chiffre avancé lundi par le président du Médef, Geoffroy Roux de Bézieux. Et on est loin du montant total des dégâts.
L’éventail des dommages infligés est large : 200 commerces pillés, 300 agences bancaires et 250 bureaux de tabac détruits. On est aussi loin du coût total des émeutes, puisque des infrastructures publiques ont également été endommagées, telles que la médiathèque de Metz, brûlée entièrement il y a trois jours, ou les 250 établissements scolaires et les 209 locaux de police sauvagement attaqués depuis une semaine.
Les transports ne sont pas en reste : des lignes de tramway et des bus ont été détruits pour un total de plusieurs dizaines de millions d’euros. Côté particuliers, plus de 12.000 voitures ont été incendiées. Il faut également compter les coûts indirects, comme les retombées qu’aura sur le tourisme l’image déplorable de la France donnée à l’étranger par ces événements. Le « sentiment d’insécurité » est aussi un facteur dont il faut tenir compte. En définitive, ce n’est pas un, mais plusieurs milliards d’euros que couteront ces émeutes aux Français.
Qui payera ? Les 44% de Français qui payent l’impôt sur le revenu, et on peut facilement imaginer que les familles des casseurs n’en font pas partie. On peut même parier que ces mêmes foyers perçoivent moult prestations sociales. Emmanuel Macron a d’ailleurs évoqué des sanctions financières : en déplacement auprès des forces de police, le président a estimé qu’il « faudrait qu’à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles ». Pour l’instant c’est un vœu pieux, mais qui sait, l’approche des élections européennes incitera peut-être le parti présidentiel à agir dans le bon sens.
Quant aux commerçants dont les biens ont été détruits et qui se retrouvent au chômage technique, Bruno Le Maire envisage pour eux « des annulations de charges sociales et fiscales ». Seul dépositaire légal de la violence légitime, l’État n’a pas su l’appliquer pour protéger ses citoyens. Au lieu de panser les plaies a posteriori en accordant ces annulations de charges, ne vaudrait-il pas mieux que l’État se recentre pleinement sur ses missions régaliennes comme le maintien de l’ordre social ? Ce qui supposerait de laisser la société vaquer à ses occupations sans chercher à se mêler de tout comme il tend à le faire.
Article écrit par Aliénor Barrière. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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