Nous sommes de plus en plus accros à nos écrans connectés et aux vidéos en ligne. Or le visionnage de ces vidéos utilise d’immenses serveurs qui produisent une empreinte carbone considérable. Selon une étude, les émissions de CO2 de l’internet sont déjà plus importantes que le transport aérien civil et continue de croître.
Le 11 juillet, The Shift Project publiait une étude sur l’impact environnemental du numérique. Leur conclusion est qu’Internet est bien plus nocif que le transport aérien et qu’il pourrait devenir la première source d’émission de CO2 d’ici quelques années. Internet est utilisé aujourd’hui par 80% de flux vidéos et 20% d’échanges de mails et de fichiers. Pour transporter et visionner ces vidéos en ligne, il faut des serveurs stockés dans d’immenses data centers qui consomment beaucoup d’énergie.
L’an dernier, les vidéos en ligne ont généré autant de C02 qu’un pays comme l’Espagne. Selon The Shift Project, Internet représente aujourd’hui 4% des émissions mondiales de CO2 contre 2,8% pour le transport aérien civil, et sa consommation énergétique s’accroît de 9 % par an. Cette part pourrait ainsi doubler d’ici 2025 pour atteindre 8 % du total – soit la part actuelle des émissions de CO2 des voitures au niveau mondial.
#Vidéos en #ligne : la #pollution insoupçonnée
En terme de pollution, le numérique serait plus nocif que les avions puisqu’il représente 4% des émissions mondiales de CO2 contre 2,8% pour l’aéronautique.https://t.co/MuItuDrETO pic.twitter.com/ybz9BwuR4o— Hubert MESSMER (@Zehub) August 15, 2019
À titre d’exemple, selon le Conseil Américain pour l’efficacité énergétique, regarder une vidéo de 3 Go nécessite autant d’énergie que 1000 ampoules basse consommation allumées pendant une heure.
Selon Maxime Efoui-Hess, ingénieur et auteur du rapport: « Personne ne pense en cliquant sur Netflix, qu’un centre de données est appelé derrière avec des infrastructures réseaux qui sont en train de tourner pour nous amener les données. On ne se rend pas compte de la quantité d’énergie et l’électricité que cela demande derrière. »
Selon le rapport de The Shift Project, la vidéo en ligne fait aujourd’hui l’objet d’un usage intensif. Stockée dans des centres de données, elle est acheminée jusqu’à nos terminaux (ordinateurs, smartphones, TVs connectées, etc.) par les réseaux (câbles, fibre optique, modems, antennes de réseaux mobiles, etc.) : tous ces processus nécessitent de l’électricité, dont la production consomme des ressources, et émet le plus souvent du CO2.
Parmi ces vidéos en ligne, 34% vient de la VoD, 27% de la pornographie et 21 % de plateformes comme Youtube. La partie appelée « Autres» représente 20% du flux de données et concerne le streaming télé, la vidéo live (Skype, « camgirls », télémédecine, etc.), la vidéosurveillance, etc.
L’idée de l’étude est de « mettre en place une sobriété dans les usages vidéo, donc diminuer l’usage et le poids de la vidéo », et ce en choisissant entre les usages… Car avec des ressources énergétiques en baisse, « ne pas choisir, c’est potentiellement laisser la surconsommation de pornographie restreindre mécaniquement le débit disponible pour la télémédecine, laisser l’usage de Netflix diminuer l’accès à Wikipédia ».
Selon le rapport Dell EMC de 2014, Netflix (VoD) diffuse plus d’un milliard d’heures de vidéo par mois. Cela impliquerait que Netflix utiliserait plus de 9 milliards de kWh par mois, ce qui est comparable à l’énergie utilisée par environ 1 milliard de foyers américains (sur la même durée).
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