Emmanuel Macron a inauguré jeudi le centre aquatique olympique de Saint-Denis, qui accueillera les épreuves de natation synchronisée, de plongeon et de water-polo des Jeux de Paris, avant de lancer une « revue de chantier » générale à un peu plus de cent jours du rendez-vous planétaire.
Le président de la République a d’abord rencontré les ouvriers ayant participé à la construction de « ce lieu totalement nouveau et qui a été pensé avec audace, construit de manière inédite », a-t-il salué, rappelant qu’il était également « exemplaire du point de vue environnemental ».
Avec « la plus grande charpente concave de bois au monde », cette « vitrine du savoir-faire français » permet « de réduire de 30% les consommations d’énergie du bâtiment », a expliqué à la presse un conseiller du chef de l’État, en amont de cette visite durant laquelle Emmanuel Macron a également discuté avec des enfants.
De la pérennité de ce nouveau site
Le chef de l’État a souligné que ce site, le seul pérenne construit pour les JO de l’été prochain – auquel on peut ajouter l’Arena Porte de la Chapelle, vieux projet financé grâce aux Jeux – « permettra d’apprendre à nager », un « défi » car « il y a encore beaucoup d’injustice en la matière ».
Il s’agira donc d’un héritage important pour la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France où un élève sur deux ne sait pas nager à l’entrée en sixième, selon les pouvoirs publics. « Grâce aux Jeux et aux deux plans piscines initiés avec le département, ce sont 18 nouveaux bassins sur dix piscines qui ont été construites ou rénovées, qui pourront être léguées aux habitants », selon la présidence.
Mais le centre nautique de Saint-Denis, livré un mois en avance, ne sera pas utilisé pour les épreuves de natation en ligne, un des trois sports rois des Jeux, avec l’athlétisme et la gymnastique. Ces dernières se dérouleront en effet à l’Arena La Défense, à Nanterre, avec deux bassins provisoires qui, à l’issue des Jeux, seront installés dans deux autres villes de Seine-Saint-Denis, Sevran et Bagnolet.
Après avoir inauguré fin février le « village des athlètes », dans la même banlieue au nord de la capitale, Emmanuel Macron monte en cadence dans les préparatifs.
Le 17 avril, « nous serons à J-100 jours du début des Jeux olympiques. Donc à partir de la semaine prochaine, le président a demandé à ses ministres d’être sur le terrain » pour « faire des revues de chantier », « s’assurer que tout est bien conforme » au calendrier, a annoncé son entourage. Le chef de l’État fera lui-même mi-avril un nouveau déplacement dédié aux JO.
Les infrastructures attendues sont nombreuses, et les chantiers souvent complexes. La naissance du centre aquatique, pour un montant total de 188 millions d’euros en incluant la passerelle qui enjambe l’autoroute A1 pour le relier au Stade de France, n’a d’ailleurs pas été sans soubresauts.
Dans le dossier de candidature, la piscine olympique devait coûter moins de 70 millions d’euros, un coût affiné à 90 millions d’euros dans le projet définitif déposé en septembre 2017. Une enveloppe prévisionnelle qui a ensuite explosé et obligé les organisateurs à remanier leur projet en 2020 : le Centre aquatique olympique (CAO) et ses 5000 places n’accueillera donc que la natation artistique, le plongeon et les épreuves qualificatives de water-polo.
La visite présidentielle de jeudi devait également être l’occasion de célébrer la semaine olympique et paralympique à l’école. Emmanuel Macron a donc assisté une performance sportive et artistique réalisée par 130 jeunes licenciés de la Fédération française de natation.
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