Selon Lionel Jospin, Emmanuel Macron a tout fait pour que Marine Le Pen arrive au second tour de l’élection présidentielle 2022. Il invite le Parti socialiste à se remettre en question et au travail.
Dans les colonnes du Parisien, l’ancien Premier ministre Lionel Jospin a livré son analyse sur cette élection présidentielle. Soulignant que l’abstention avait été considérable et que l’extrême droite avait encore progressé, il invite le Parti socialiste à une remise en question profonde.
Il a tout fait pour se retrouver face à « l’extrême droite, qu’il jugeait plus aisée à vaincre »
Emmanuel Macron « a joué avec le feu » selon Lionel Jospin et il va « retrouver un pays frustré, divisé et troublé à l’aube d’un second quinquennat incertain ». Car les défis qui l’attendent sont nombreux, entres autres enrayer la dérive de la dette, réduire le déficit commercial, restaurer la puissance publique de l’administration – qui a été négligée au profit des cabinets privés – sans oublier de s’attaquer aux inégalités sociales et lutter contre le réchauffement climatique, détaille monsieur Jospin, ainsi que le relaye Le Parisien ce 25 avril 2022.
Selon l’ancien patron du PS, les Français ont fait « le choix le plus raisonnable » lors de ces élections présidentielles, en faisant « barrage » à Marine Le Pen, ce qui a « affecté leur liberté de choix ». « Les deux partis qui, à droite et à gauche, structuraient hier le débat citoyen et offraient au pays l’alternance ont été marginalisés », regrette-t-il. De plus, ces élections ont montré que l’abstention a été « considérable ». Et « l’extrême droite a encore progressé », déplore-t-il.
Il considère que le chef de l’État a « tout fait pour que se reproduise le face-à-face ultime avec l’extrême droite qu’il jugeait plus aisée à vaincre ». Le président de la République a par ailleurs « agrégé derrière lui un conglomérat hétéroclite et sans identité claire ».
« Pour les socialistes, l’alternative est claire : c’est la renaissance ou la disparition »
D’après l’ancien membre du Conseil constitutionnel, « la victoire de Marine Le Pen aurait été un séisme, une menace pour l’État de droit en France et une fracture en Europe ». En parallèle, « la France insoumise a été la force dominante à gauche dans la présidentielle », ajoute-t-il, et cela « grâce au talent de son leader ». Pour autant, « Jean-Luc Mélenchon a connu un nouvel échec glorieux » et n’a pas atteint « son objectif », qui est de « rassembler », a souligné Lionel Jospin qui précise que le leader de La France insoumise garde toutefois son optimisme et compte « provoquer une cohabitation grâce aux législatives ».
Quant au parti socialiste, sa situation est « grave », alors soit il cherche « à se fédérer avec ses alliés radicaux de gauche, ses voisins communistes ou écologistes », ou alors il continue « à avancer seul ». Mais quoi qu’il en soit, il faudra que le Parti socialiste se remette en question « et au travail », afin de « refonder la pensée socialiste en restant attaché aux valeurs de justice et d’égalité et en répondant aux attentes du peuple dans le monde d’aujourd’hui ». « Pour les socialistes, l’alternative est claire : c’est la renaissance ou la disparition », conclut l’ancien homme d’État.
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