Le président Emmanuel Macron a déclaré le 27 mars qu’une force armée européenne proposée en Ukraine pourrait « répondre » à une attaque russe.
M. Macron a fait ces remarques, le 27 mars lors, d’un sommet des nations au palais présidentiel de l’Élysée, auquel participaient l’Ukraine et plus de 30 autres pays.
M. Macron, de concert avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, s’efforce de mettre en place une « coalition de nations » prête à soutenir le déploiement d’une force armée en Ukraine une fois qu’un accord de paix aura été conclu avec la Russie.
Les forces européennes proposées ne seraient pas stationnées sur les lignes de front en Ukraine, « ni engagées dès le premier jour face aux forces russes », a déclaré M. Macron lors d’une conférence de presse.
Toutefois, a-t-il ajouté, s’il y avait « une agression généralisée contre le sol ukrainien », ces armées « seraient attaquées » et relèveraient donc du « cadre habituel d’engagement ».
« Nos soldats, lorsqu’ils sont engagés et déployés, sont là pour réagir et répondre aux décisions du commandant en chef et, s’ils sont en situation de conflit, pour y répondre », a poursuivi M. Macron.
Il a précisé que ces forces pourraient provenir de « certains États membres de l’Union européenne » et être stationnées dans « certains lieux stratégiques » en Ukraine.
« Ces forces de réassurance sont une proposition franco-britannique », a déclaré M. Macron, précisant qu’elles viseraient à offrir des garanties de sécurité et à dissuader toute agression future de la Russie.
« Nous ne sommes donc pas en première ligne, nous n’allons pas nous battre, mais nous sommes là pour garantir une paix durable. C’est une approche pacifiste. »
« Les seuls qui, à ce moment-là, déclencheraient un conflit, une situation belliqueuse, seraient les Russes s’ils décidaient à nouveau de lancer une agression. »
Il a indiqué que des délégations militaires britanniques et françaises se déploieraient en Ukraine dans les prochains jours afin d’élaborer des plans spécifiques.

Intervention du président Ukrainien
Lors du sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté ses alliés européens à agir rapidement.
« Nous avons besoin d’un plan clair, sur lequel nous sommes tous d’accord et que nous commençons à mettre en œuvre, sur la base des options et des plans qui ont déjà été discutés avec vous et qui sont à votre disposition », a déclaré M. Zelensky.
« Nous souhaitons inviter un petit groupe de personnes – vos représentants – à se rendre en Ukraine pour élaborer ensemble ce plan. »

Une proposition qui ne fait pas l’unanimité
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré le 26 mars en fin de journée que son pays s’opposait à toute force de ce type.
« Nous n’envoyons pas de troupes en mission à moins qu’elles ne fassent partie des Nations unies, c’est la seule condition pour que nous puissions déployer du personnel militaire [en Ukraine] », a ajouté M. Tajani.
La Pologne a déjà fait savoir qu’elle ne déploierait pas de troupes sur le terrain en Ukraine.
Le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a déclaré le 27 mars qu’il était « prématuré » de discuter de l’envoi de troupes européennes en Ukraine avant que les conditions d’un éventuel cessez-le-feu ne soient connues.

Le 27 mars, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a accusé la France et le Royaume-Uni de préparer une « intervention militaire en Ukraine » sous le couvert d’une mission de maintien de la paix.
Pour elle, une telle intervention pourrait conduire à un affrontement militaire direct entre la Russie et l’OTAN.

Rejet américain d’un déploiement européen
Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont réorienté leur priorité militaire vers la dissuasion de l’agression de la Chine communiste dans l’Indo-Pacifique.
L’administration Trump a également exigé que l’Europe prenne davantage de responsabilités en matière de défense.
M. Trump a déclaré que les pays de l’OTAN devaient augmenter leurs dépenses de défense à 5% de leur produit intérieur brut, contre 2% actuellement.
Steve Witkoff, l’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, qui dirige les négociations sur le cessez-le-feu avec l’Ukraine et la Russie, a rejeté l’idée d’un déploiement européen.
« C’est la combinaison d’une posture et d’une certaine simplicité », a-t-il déclaré lors d’une interview avec l’ancien animateur de Fox News Tucker Carlson.
Le 25 mars, les États-Unis ont conclu des accords séparés avec l’Ukraine et la Russie pour mettre un terme à leurs attaques en mer et contre des cibles énergétiques, Washington acceptant de faire pression pour lever certaines sanctions à l’encontre de Moscou.
Avec Reuters et l’Associated Press
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