Au lendemain de son passage à Strasbourg, Emmanuel Macron démarre son long périple du centenaire de la fin de la Grande Guerre lundi en Lorraine où il rendra hommage aux Poilus avant d’apporter son soutien au redressement de cette région frappée par la désindustrialisation.
Cette « itinérance mémorielle » d’une semaine, loin de l’Élysée, a débuté dimanche soir dans la cathédrale de Strasbourg, où le chef de l’État a retrouvé son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier pour un concert célébrant la réconciliation franco-allemande.
Au moment où les voix des Poilus se sont éteintes pour toujours il est incompréhensible que « Ceux de 14 » ne figurent pas au Panthéon. Ils en franchiront tous le seuil avec leur porte-voix que fut Maurice Genevoix.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 6, 2018
Il s’agit du plus long déplacement en province d’Emmanuel Macron depuis son arrivée au pouvoir il y a un an et demi. Elle aura aussi une forte connotation politique et sociale à un moment où le président cherche à retisser le lien avec les Français.
« Ils étaient un peu plus vieux que vous, mais pas tellement. » Le Centenaire de la Première Guerre mondiale c’est l’occasion de se souvenir d’une jeunesse fauchée. Le Président @EmmanuelMacron avec les enfants de Morhange : pic.twitter.com/4psNjov5pA
— Élysée (@Elysee) November 5, 2018
À 10H00, Emmanuel Macron est attendu devant le monument de la bataille de Morhange (Moselle), son premier rendez-vous avec les lieux emblématiques de la Première Guerre Mondiale, avant Verdun ou la Somme.
Il sera le premier président de la République à se rendre dans cette petite ville au milieu des champs et des bois où l’armée française a subi l’une de ses premières défaites de la guerre, en août 1914, « une tragédie » selon M. Macron.
Ceux qui sont tombés pendant la Première Guerre mondiale demandaient « Plus jamais ça ». Ils nous rappellent l’absurdité du nationalisme belliqueux. #Europe1
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 6, 2018
Au cours d’une cérémonie militaire, il rendra hommage aux quelque 40 000 Poilus qui y ont trouvé la mort, dont 27 000 dans la seule journée du 22 août, en tentant de prendre d’assaut une ligne de crête bien défendue par les Allemands.
LIVE l Concert de l'orchestre symphonique de l'Académie supérieure de Strasbourg sur la paix européenne. https://t.co/K7hRr48WW3
— Élysée (@Elysee) November 4, 2018
Un siècle après et dix ans après la disparition du dernier combattant français de 14-18, le président veut honorer « ces hommes et ces femmes qui ont tenu le pays, qui sont allés au front, qui étaient à la fois des soldats et des hommes comme les autres ».
Le Grand Est, c’est une capacité à faire face à toutes les tempêtes, et à se relever par le courage des femmes et des hommes qui agissent. Les frontières du Grand Est étaient des frontières de sang, elles sont aujourd’hui des frontières de croissance. #ChooseFrance
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 5, 2018
« C’est très très important dans un pays comme le nôtre de ne pas oublier ces héros », a-t-il déclaré dans un entretien accordé aux journaux du groupe Ebra.
Mardi, il devrait prononcer une allocution sur les lieux de la bataille des Eparges (Meuse), « un choix du cœur » puisque l’un de ses écrivains préférés, Maurice Genevoix, y fut grièvement blessé pendant la Grande Guerre.
Il y a cent ans, la division a déchiré l’Europe et emporté nos ancêtres. Nous devons consacrer nos efforts à créer des liens et défendre la paix. pic.twitter.com/7ssnmtP8LL
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 5, 2018
« C’est un des seuls moments où je ferai une courte allocution. J’y annoncerai d’ailleurs mon projet mémoriel pour Genevoix », a expliqué le président qui ira ensuite visiter le site de Verdun avec des lycéens.
Comme cela sera le cas durant toute cette semaine, Emmanuel Macron va consacrer l’après-midi de lundi aux problèmes actuels d’une région qui n’a « pas vécu que les guerres » mais aussi « la désindustrialisation et les coups de boutoir de la mondialisation », comme il l’a expliqué à Ouest-France.
Adrienne Bergès, Albert Beyer, Jeanne Mémery… Ces noms ne vous disent rien ? Ils ne figurent pas dans les livres d’histoire, et pourtant ! Ecrites au cœur du conflit, leurs lettres témoignent de ce que fut la Première Guerre mondiale. Découvrez-en une nouvelle chaque jour.
— Élysée (@Elysee) November 4, 2018
Il rencontrera des investisseurs participant au salon « Choose France Grand Est » à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), auquel participeront aussi six ministres dont Muriel Pénicaud (Travail) et Nathalie Loiseau (Affaires européennes).
Pour l’exemple, il visitera l’entreprise de biotechnologie Novasep, à Pompey, qui a récemment annoncé un investissement de 17 millions d’euros pour une unité de développement de biomolécules pour les traitements innovants.
À Verdun, le 13 mars 1916, Raymond Lavaud écrit à sa maman. © Archives départementales de l’Hérault @Mission1418 pic.twitter.com/SzzTMUBqwS
— Élysée (@Elysee) November 5, 2018
« Plus récemment, ces régions, comme d’autres territoires, ont payé les transformations de la mondialisation mais elles conservent des atouts déterminants », estime le président.
La fin de semaine prendra une dimension plus internationale, après un hommage à « l’Armée noire » des tirailleurs africains en présence de son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta, mercredi à Reims.
[TRESORS D'ARCHIVES] Le président @EmmanuelMacron a annoncé ce matin l'entrée au Panthéon de Maurice Genevoix. Photos, extraits de son carnet de guerre.. Retrouvez ici des archives rares prêtées par la famille Genevoix > https://t.co/XwFisBDMuL #Centenaire1418 #genevoix #1gm #ww1 pic.twitter.com/7ikcgdZByU
— Mission Centenaire (@Mission1418) November 6, 2018
Emmanuel Macron sera en compagnie de la Britannique Theresa May dans la Somme, de l’Allemande Angela Merkel à Compiègne, sur les lieux de la signature de l’Armistice, puis d’une soixantaine chefs d’État et de gouvernement, dont Donald Trump et Vladimir Poutine, pour la cérémonie du 11 novembre à l’Arc de Triomphe.
Une bonne partie d’entre eux participeront ensuite à un Forum de la Paix, durant lequel Emmanuel Macron prendra la défense du multilatéralisme.
D. S avec AFP
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