Le président français Emmanuel Macron effectue demain et vendredi une visite d’État en Grèce placée sous le signe de l’optimisme et de la confiance retrouvée vis-à-vis du pays européen le plus touché par la crise de la dette.
Ce déplacement, très attendu dans une Grèce curieuse de découvrir le couple présidentiel français, sera fort en symboles, en particulier un discours sur la démocratie prononcé jeudi sur la Pnyx, la célèbre colline d’Athènes en face de l’Acropole.
Emmanuel Macron, 39 ans, et Alexis Tsipras, 43 ans, sont parmi les plus jeunes dirigeants européens.
Les médias locaux soulignent depuis plusieurs semaines l’importance de cette visite pour le pays, traditionnellement francophile, et que la France accompagne depuis bien avant la crise.
La France « est un partenaire stratégique stable », souligne une source gouvernementale grecque auprès de l’AFP, et cette coopération « va se poursuivre avec le nouveau président ».
« C’est un message de confiance que le président Macron va envoyer en Grèce sur la reprise » dans ce pays « symbole de la crise européenne », explique-t-on à l’Élysée.
Le gouvernement Tsipras, bas en ce moment dans les sondages, mise aussi sur le soutien de l’allié français pour redorer son image.
L’économie hellénique semble voir le bout du tunnel avec une croissance attendue à environ 2% en 2017, dopée par une fréquentation touristique record cet été.
Preuve de cette embellie, Athènes est revenue en juillet sur les marchés financiers et espère sortir à l’été 2018 de la tutelle budgétaire de l’UE et du FMI qui enserre la Grèce depuis 2010.
« Il faut accompagner la Grèce dans cette phase plus positive qui s’ouvre et qui est, peut-on espérer, symbolique d’une nouvelle phase pour la zone euro », insiste-t-on à l’Élysée. M. Macron sera d’ailleurs accompagné du ministre de l’Économie Bruno Le Maire et d’une quarantaine de patrons.
Pour Paris, pas question de laisser le champ libre aux investisseurs non-européens, en particulier les Chinois, qui avaient repris en 2016 le port du Pirée, le plus grand du pays, avec l’armateur Cosco Shipping Corporation.
Les Européens ont cependant obtenu récemment, avec un consortium comprenant le groupe marseillais CMA CGM, la gestion du port de Thessalonique, le deuxième du pays, tandis que l’allemand Fraport a emporté la gestion de 14 aéroports du pays.
La question migratoire devrait être également abordée au cours des entretiens prévus avec M. Tsipras, le président de la République Prokopios Pavlopoulos et le chef de l’opposition Kyriakos Mitsotakis.
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