Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti sera convoqué le 16 juillet prochain pour une éventuelle mise en examen. Mais contre vents et marées, l’Élysée lui promet son soutien.
Selon les proches d’Emmanuel Macron, Éric Dupond-Moretti aurait le « soutien total du chef de l’État », dans le cadre de sa mise en examen pour « prise illégale d’intérêts », rapporte Le Monde. Le garde des Sceaux est convoqué le 16 juillet devant la commission d’instruction de la Cour de justice de la République.
Emmanuel Macron aurait également indiqué qu’il n’appliquerait pas la « jurisprudence Balladur » qui obligerait alors le ministre mis en examen à quitter ses fonctions. « Il ne démissionnera pas […]. À moins qu’il soit dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions parce que sa mise en examen serait devenue un sujet politique et une préoccupation dans l’opinion », a certifié dans Le Monde une source de l’Élysée.
Arrivé il y a un an au ministère de la Justice, Éric Dupond-Moretti avait déclaré dans son discours le 7 juillet 2020 qu’il promettait de pacifier ses relations houleuses avec la magistrature et qu’il entamerait la réforme tant attendue du parquet, mentionne encore le journal.
Et il aurait omis de déclarer 300 000 € au fisc…
Le chef de l’État avait alors mis beaucoup d’espoir en celui qu’il voyait comme l’homme providentiel. Mais un an plus tard, le bilan est déjà bien lourd. En effet, outre cette affaire judiciaire, le ministre de la Justice a échoué aux élections régionales de juin dans les Hauts-de-France. De surcroît, la réputation d’Éric Dupond-Moretti est ternie par une révélation sur sa situation fiscale, mise en lumière par Médiapart et L’Opinion, le 7 juillet dernier, dans laquelle l’ancien comptable d’Éric Dupond-Moretti aurait omis de déclarer 300 000 € au fisc en 2018-2019. Cette somme aurait dû générer près de 180 000 € d’impôts.
Pour sa défense dans ce dossier, le garde des Sceaux a déclaré ce jeudi 8 juillet lors d’un déplacement à Troyes : « C’est mon actuel comptable qui s’est rendu compte d’une erreur qui avait été commise par son prédécesseur », ajoutant que « dès que cette erreur m’a été signalée, j’ai d’initiative informé l’administration fiscale ».
Toutes ces affaires mettent à mal l’exécutif, sur fond d’élection présidentielle. Selon un membre de La République en Marche (LREM), Le Monde ajoute que si Éric Dupond-Moretti démissionne, cela s’apparenterait à « donner raison aux syndicats de magistrats, ce qui pose tout de même un problème dans une démocratie ». En revanche, « s’il reste, sera-t-il en capacité de peser face à ces mêmes syndicats ou dans les arbitrages ? » interroge le journal. Il n’y aurait donc « que des mauvaises solutions », toujours selon ce membre de la LREM.
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