Le 29 septembre, Emmanuel Macron a installé une équipe d’une quinzaine d’universitaires et personnalités, présidée par le sociologue Gérald Bronner, chargée de faire d’ici à la fin de l’année des propositions face à l’emprise des théories complotistes et de la désinformation dans le débat public.
La commission, intitulée Les lumières à l’ère numérique, « devra formuler d’ici la fin de l’année des propositions concrètes dans les champs de l’éducation, de la régulation, de la lutte contre les diffuseurs de haine et de la désinformation », indique la présidence de la République dans un communiqué.
Lors d’un point de presse mercredi, Gérald Bronner a évoqué une société qui a la « chance » de vivre dans une profusion d’informations, qui représente un « formidable espoir » en termes de capacité « d’intelligence collective ».
Une « commission sur le complotisme »… Une de plus. Conformisme et effet d’annonce quand l’Etat devrait s’occuper de ce qui le concerne : le niveau de l’instruction publique, l’apprentissage de la raison critique et de l’esprit scientifique, meilleurs antidotes au « complotisme ». https://t.co/91QkXjVncJ
— David Lisnard (@davidlisnard) September 30, 2021
La liberté d’expression menacée ?
Mais cette profusion s’accompagne d’une certaine « cacophonie », avec une « mise en concurrence directe de toutes les visions du monde », qu’elles relèvent « de la science, de la rationalité, de la croyance, de la magie, de la superstition », a-t-il souligné.
Les algorithmes des réseaux sociaux en particulier « ne nous donnent peut-être pas les meilleures conditions pour que s’exerce l’intelligence collective », a-t-il estimé. « C’est ce défi » de l’intelligence collective et des menaces qui pèsent sur elle que la commission propose d’aborder, a-t-il ajouté. La commission fera « un état des lieux de la recherche, des connaissances qu’on a accumulées sur ce sujet », et des auditions pour explorer huit thématiques.
Sociologue, historien et anthropologue
Parmi celles-ci, les algorithmes et la façon dont ils peuvent provoquer un « asservissement numérique » en modelant la conversation au sein de la société, la façon dont le marché publicitaire tire profit de ces fausses nouvelles, mais aussi les moyens de développer l’esprit critique, la liberté éditoriale des médias face à la pression des plateformes, ou encore les ingérences étrangères.
La commission est composée de chercheurs comme le sociologue Laurent Cordonier, la spécialiste du cyberespace Frédérick Douzet, l’historien Jean Garrigues, l’anthropologue Rahaf Harfoush, mais aussi des personnalités comme Rudy Reichstadt (directeur de Conspiracy Watch), la professeure des écoles Rose-Marie Farinella, la journaliste web Aude Favre ou Rachel Kahn, ancienne athlète de haut niveau devenue juriste, actrice et écrivaine.
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