Après une rentrée focalisée sur l’éducation et l’écologie, Emmanuel Macron se recentre sur la sécurité : le chef de l’État va dévoiler lundi, à l’occasion d’un déplacement dans le Lot-et-Garonne, les sites d’implantation de 200 nouvelles brigades de gendarmerie, une promesse de campagne de 2022.
Très attendue par les territoires concernés, des zones rurales ou péri-urbaines, la liste est restée jalousement gardée et ne devrait être divulguée par le chef de l’État qu’en milieu d’après-midi. Avant cela, Emmanuel Macron doit inaugurer une nouvelle caserne de gendarmerie à Tonneins (Lot-et-Garonne), accompagné du Directeur général de la gendarmerie Christian Rodriguez et du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Au final, « il y aura entre une et trois ou quatre brigades par département », en métropole et dans les outre-mer, a expliqué l’Élysée. Il s’agit de répondre à « l’attente très forte d’une proximité de la police et la gendarmerie » et de « renforcer le maillage territorial » de l’État.
Certaines brigades seront fixes, dotées d’une dizaine de gendarmes, mais la majorité seront mobiles, avec environ six militaires. Elles se déplaceront en camion entre les différentes communes des territoires les plus « enclavés » de leur département. Les premières seront installées dès novembre et leur création doit s’étaler jusqu’en 2027. « C’est un effort historique », a souligné la présidence, « plus de 500 » brigades ont été supprimées entre 2007 et 2016.
La sécurité, une attente des Français
Ce déplacement présidentiel intervient alors que la sécurité reste l’une des priorités des Français, encore marqués par les émeutes urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel fin juin. Mais la « réponse immense » promise par Emmanuel Macron après ces violences se fait encore attendre. Plusieurs mesures doivent être présentées le 9 octobre lors du Comité interministériel des villes.
Avec ces nouvelles brigades, ce sera « 2000 gendarmes de plus dans nos campagnes », s’était félicité Gérald Darmanin au printemps dernier, en précisant que les membres de ces brigades étaient d’ores-et-déjà recrutés. Au total, ces créations représentent 2144 postes de gendarmes supplémentaires, sur les 8500 créations d’effectifs de forces de l’ordre annoncés par le gouvernement d’ici la fin du quinquennat.
Emmanuel Macron avait promis la création de ces nouvelles brigades en janvier 2022, lors d’un déplacement sur le thème de la sécurité à Nice aux allures de pré-campagne présidentielle. Il avait également annoncé une hausse de 15 milliards d’euros pour le budget de l’Intérieur et un doublement de la présence des forces de sécurité sur la voie publique en 10 ans.
Ces engagements ont été inscrits dans la loi d’orientation et de planification du ministère de l’Intérieur (Lopmi), qui promet cette hausse de crédits sur cinq ans (2023-2027), même si elle doit être confirmée dans les budgets de l’État débattus chaque année. Adopté au Parlement en décembre, ce texte a pour ambition de préparer les forces de l’ordre aux évolutions des menaces, mais aussi à faire face aux besoins pour les JO-2024.
Des choix concertés avec les préfets
Pour sélectionner les sites concernés par les nouvelles brigades, des critères « économiques, démographiques et opérationnels » (délinquance, cambriolage, violences intrafamiliales…) ont été pris en compte, a expliqué l’Élysée. Les choix se sont faits après plusieurs mois de concertation avec les préfets.
« On a bien compris que l’une des raisons pour lesquelles les Français pouvaient être en colère et se poser des questions sur l’action et la fermeté de l’État, c’est que dans la campagne (…) on n’a pas toujours su mettre les moyens pour la sécurité, on s’est beaucoup concentré sur les villes », reconnaissait Gérald Darmanin en avril dernier.
Emmanuel Macron sera l’invité du 19/20 sur France 3 à partir de 19h15 pour une interview « consacrée à la sécurité », a fait savoir l’Élysée. Il s’exprimera depuis la place de l’hôtel de ville de Clairac (Lot-et-Garonne).
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