Empereur au Japon: une vie professionnelle bien remplie

4 avril 2019 10:45 Mis à jour: 4 avril 2019 10:46

Du petit déjeuner rituel du Nouvel An aux cérémonies shinto de fin d’année, en passant par les nombreuses tâches honorifiques, administratives ou caritatives, l’empereur du Japon est d’abord un travailleur qui oeuvre sans relâche presque tous les jours de l’année.

En vertu de la Constitution de 1947, le souverain n’a aucun pouvoir politique décisionnel, mais il est toutefois tenu d’accomplir de nombreuses tâches relatives à la vie du pays. Bien que n’étant pas qualifié de chef de l’Etat, l’empereur en a, in fine, les attributions protocolaires. C’est lui qui officialise la nomination du Premier ministre, des membres du gouvernement et du président de la Cour suprême.

Il ouvre les sessions parlementaires, promulgue les lois et traités, procède aux remises de décorations et reçoit les lettres de créance des ambassadeurs. L’empereur signe chaque année environ un millier de documents et, selon l’Agence de la maison impériale, s’attache à en connaître chaque fois précisément le contenu.

Les visites d’Etat ne sont qualifiées comme telles que quand elles comprennent une rencontre avec l’empereur. Les banquets d’État pour les chefs d’État étrangers ou des dîners et des entretiens avec d’autres dignitaires en visite ont lieu au palais impérial. Le couple impérial préside en outre des centaines de cérémonies, réceptions diverses, spectacles, déjeuners, goûters et dîners tout au long de l’année, réunissant au palais un grand nombre de personnes de tous les horizons, y compris des hauts fonctionnaires et des dirigeants.

L’empereur et l’impératrice reçoivent aussi en petit comité des chercheurs, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), des représentants des milieux économiques ou d’ONG, ainsi que des bénévoles d’associations, et les écoutent avec grand intérêt. Les membres de la famille impériale n’ont cependant pas le droit d’émettre publiquement une opinion qui puisse être interprétée comme ayant une portée politique.

L’empereur doit effectuer par ailleurs de nombreux rites relatifs aux croyances shinto, notamment des séances de prières pour les ancêtres de la famille impériale au sanctuaire du palais. Les souverains se recueillent régulièrement pour le bonheur et le bien-être de la population.

Le couple impérial effectue au moins trois voyages chaque année à l’intérieur du Japon. L’empereur et l’impératrice se rendent de façon quasi systématique sur les lieux de catastrophes naturelles, à la rencontre des sinistrés.  Entre 2012 et 2016, ils ont assisté à l’hommage national aux victimes du tsunami de mars 2011.

Ce rôle de réconfort est caractéristique du contenu donné par le souverain Akihito à la fonction de « symbole de l’Etat et de l’unité du peuple » assignée par la Constitution. Le point culminant en fut l’allocution solennelle prononcée à la télévision quelques jours après l’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011. L’empereur et l’impératrice ont jusqu’à présent visité plus de 500 établissements pour enfants, personnes âgées et handicapés à travers le pays.

Par ailleurs, le couple assiste chaque année au Festival national des sports, au Festival national de la journée de l’arbre et au Festival de la mer.  L’empereur et l’impératrice aiment composer des « waka » (une forme classique de poésie remontant au 8e siècle), une tradition de la famille impériale.

Chaque janvier, l’Empereur organise au palais les lectures de poésie traditionnelles du Nouvel An. Sont alors sélectionnés et scandés devant les membres de la famille impériales et les caméras de la chaîne publique NHK des waka écrits par eux-mêmes comme par des citoyens ordinaires.

A l’instar de feu son père Hirohito (également appelé empereur Showa, nom de son ère de règne), l’empereur Akihito, qui a hérité du trône en 1989, plante et récolte chaque année du riz au palais impérial. Il est passionné par les sciences et a publié des articles dans plusieurs revues spécialisées. L’impératrice Michiko, elle, est une pianiste et mélomane.

Assistée d’employés de l’Agence de la Maison impériale, elle élève des vers à soie au centre de sériciculture du palais. Visiblement très à l’aise avec ces chenilles (comme en attestent des images tournées régulièrement), elle les manipule avec délicatesse et les nourrit de feuilles de mûrier. Une partie de la soie produite est utilisée pour la restauration de vieux textiles de valeur historique conservés par la famille impériale à Nara, ancienne capitale du Japon, depuis le 8e siècle.

D.C avec AFP

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