L’immigration aux États-Unis – légale et illégale – a grimpé en flèche au cours des dernières années, et le flux de nouveaux arrivants a un profond impact sur le marché du travail américain.
Depuis la fin de l’année 2019, une divergence existe entre les niveaux d’emploi des personnes nées aux États-Unis et celles nées à l’étranger, l’écart s’étant creusé au cours de l’année passée.
Selon le bureau des statistiques du travail (BLS), le nombre de travailleurs nés à l’étranger ayant un emploi a augmenté de 1,24 million d’août 2023 à août 2024. En comparaison, le nombre d’employés nés aux États-Unis a diminué de 1,32 million au cours de la même période.
Les hommes nés aux États-Unis sont ceux qui ont le plus souffert de cette tendance avec une baisse de 1,15 million lors des 12 mois derniers. Leur taux de participation à la population active a également diminué, passant de 66,2 % il y a un an à 65,6 %.
Les femmes nées aux États-Unis ont perdu 165.000 emplois. Bien que leur taux de participation ait augmenté de 0,1 % pour atteindre 57,9 %, celui-ci n’a pas encore retrouvé son niveau prépandémique de 58,3 %.
À l’inverse, les travailleurs masculins étrangers ont gagné 695.000 postes, leur taux de participation augmentant de 0,1 % pour atteindre 78,7 %. Les femmes nées à l’étranger ont obtenu 546.000 emplois, faisant passer leur taux de participation de 56,7 % à 57,2 %.
La tendance a été décrite comme s’inscrivant dans le long-terme, selon le rapport publié en août 2023 par des chercheurs du Center for Immigration Studies (Centre d’études sur l’immigration).
L’étude montre qu’entre 1960 et 2006, le nombre d’hommes actifs peu qualifiés, qu’ils soient nés aux États-Unis ou à l’étranger, a augmenté de 15,3 millions. Mais seulement 52 % de cette augmentation ont été représentés par des hommes de nationalité américaine, « le reste étant le fait d’immigrés ».
« Le résultat a été un énorme déclin du taux de participation au marché du travail pour les personnes nées aux États-Unis. »
Autres données relatives à l’immigration sur le marché du travail
L’immigration a contribué de manière significative à la solidité du marché du travail américain au cours des dernières années. Sur les quelque 158,8 millions de personnes employées, les travailleurs étrangers représentent 20 %, soit près de 32 millions. Depuis février 2020, la croissance de la main-d’œuvre provient presque entièrement de l’immigration.
Les économistes de la Brookings Institution estiment que des niveaux d’immigration plus élevés auraient pu améliorer la croissance mensuelle des emplois salariés d’au moins 130.000 emplois en 2022 et 2023.
Ces chiffres ne prennent pas en compte le « volume important de passages à la frontière clandestins », a déclaré Evgeniya Duzhak, économiste à la Banque fédérale de réserve de San Francisco, dans un rapport daté du 15 juillet. Sous l’administration Biden, les autorités ont appréhendé environ 10,5 millions de personnes ayant franchi illégalement la frontière.
L’année dernière, la rémunération hebdomadaire médiane des travailleurs nés aux États-Unis s’élevait à 1602 dollars (environ 1440 euros), soit un peu moins que celle des travailleurs nés à l’étranger (1637 dollars).
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