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Un rapport publié fin juin montre l’état de la question religieuse à travers le monde

juillet 3, 2015 8:57, Last Updated: octobre 26, 2015 18:15
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LONDRES- Selon le rapport Freedom of Religion or Belief & Blasphemy – Prisoners List 2014 publié récemment par la Chambre des Lords du Parlement du Royaume-Uni, Dolkun Erkin, 26 ans, habitant de Gulja en Chine, a été accusé d’activités visant à « diviser l’État » et a été condamné à 10 ans de prison. Son crime ? Enseigner l’Islam.

Ce genre d’abus de la liberté de croyance se passe actuellement dans différents parties du monde. Ils sont exposés dans le dernier rapport présenté à la Chambre des Lords le 24 juin dernier.

Le Professeur de l’Université de Oxford Nazila Ghanea-Hercock spécialisé dans les discriminations religieuses, a souligné dans son discours d’ouverture, que l’état de la législation dans certains pays «pourrait être comique s’il n’était pas si tragique ».

Lors de la présentation à la Chambre des Lords, elle a parlé avec une certaine ironie des lois qui depuis environ 115 ans garantissent aux prisonniers la liberté de religion ou de conviction. Cependant, les personnes mentionnées dans le rapport n’ont pas de liberté même s’ils ne sont pas en détention.

« Ils n’ont pas pu bénéficier d’un de leurs droits humains », a-t-elle souligné.

Un autre exemple du rapport explique le cas tragique de Vahid Hakkani qui a été condamné en Iran à 3 ans et 8 mois de prison. Il a été accusé de propagande contre le régime et contre l’humanité. Son « crime »: avoir participé à la réunion d’une église « clandestine » qui se tient en dehors de l’Église chrétienne étroitement surveillée en Iran.

«  Ce n’est que la pointe de la pointe de l’iceberg », a confié Willy Fautre, directeur de l’ONG Droits de l’homme sans frontières, en donnant des exemples similaires.

En 2014, la Corée du nord, la Chine et l’Iran ont eu le plus grand nombre de personnes emprisonnées pour leur religion ou leur conviction – l’enquête a révélé des milliers des cas enregistrés.

La Corée du nord, décrite par M. Fautre comme un « point sombre» sur la carte du monde, est considérée comme ayant le plus grand nombre de croyants derrière les barreaux, principalement des Chrétiens. Willy Fautre a précisé qu’il était très difficile de se renseigner sur les cas individuels à cause du manque d’accès à l’information et de la barrière linguistique.

Au Pakistan, insulter le prophète Mahomet peut conduire à la peine de mort, alors que la profanation du Coran, le livre sacré des Musulmans, peut conduire à la perpétuité ou à 10 ans d’emprisonnement. Mais la loi peut être utilisée aussi pour répondre à des griefs personnels.

Par exemple, Imran Ghafoor a été accusé d’avoir brûlé le Coran et certaines écritures sacrés devant sa boutique. Le témoignage de M. Ghafoor précise que les allégations de blasphème ont comme origine la jalousie et la rivalité d’autres commerçants, car ses affaires prospéraient tandis que les affaires de ses accusateurs ne marchaient pas très fort. Imran Ghafoor, âgé de 28 ans, a été arrêté en 2009 et condamné à la réclusion à perpétuité.

On ne constate pas de grand progrès dans la modification de la législation sur le blasphème. En 2011, deux politiciens qui remettaient en question cette législation, ont été abattus au Pakistan.

Que peut faire l’Union européenne ?

Les rouages de la machine qui amène aux changements de la législation semblent tourner très lentement. Les recommandations de l’Union européenne (UE) décrites dans le rapport sont le seul espoir pour les gens qui cherchent à retrouver la liberté de croyance. Mais l’UE va-t-elle insister sur au moins une de ses recommandations?

«  On ne sommes pas dans l’utopie. En fait, nous espérons trouver un terrain d’entente », a déclaré Alfiaz Vaiya, responsable du projet de l’association Droits de l’homme sans frontières (DHSF)

Il a précisé qu’en juillet 2015, l’UE envisage de réviser son Plan d’action sur les droits de l’homme et la démocratie.


Bien que la stabilité et la prospérité économique soient une priorité pour chaque pays, sacrifier les droits de l’homme fondamentaux représente un problème grave.

Malheureusement, les violations des droits fondamentaux se passent toujours dans certains pays. À la fin de 2013, l’UE a signé une loi permettant au Pakistan d’accroitre l’accès aux échanges commerciaux avec les pays de l’UE. Selon le site de la Commission européenne, l’UE est maintenant le plus important partenaire commercial du Pakistan qui y achemine 21,2 % de toutes ses exportations. Alfiaz Vaiya insiste sur le fait qu’en « aucun cas » l’UE n’aurait signé cet accord si elle avait été sérieuse au sujet des droits de l’homme.

«  Ce n’est pas l’UE en tant que tel », a confié M.Vaiya dans un entretien téléphonique. « Si les pays-membres influents, tels que le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe votent tous en faveur d’un accord, c’est déjà une semi-majorité ».

Concernant la Chine, Alfiaz Vaiya a affirmé que ce pays est un sujet récurrent « dans l’ordre du jour de l’UE ».

La Chine est le deuxième partenaire commercial de l’UE après les États-Unis et elle a beaucoup investi dans les pays de l’UE. Toutefois, le régime au parti unique a une longue histoire entachée par les violations des droits de l’homme.

Comme exemple on peut mentionner le trafic lucratif d’organes effectué par le régime chinois, quand des organes servant aux greffes sont prélevés sur des prisonniers de conscience de leur vivants Des preuves de prélèvements d’organes à vif ont été présentées dans le rapport indépendant rédigé en 2006 par David Kilgour, ancien secrétaire d’État canadien, et David Matas, avocat international défenseur des droits de l’homme.

Ils ont découvert que la plupart de ces organes avaient été prélevés sur les pratiquants de la discipline spirituelle Falun Gong emprisonnés pour leur croyance.

L’année dernière, le Parlement européen a aboli l’intergroupe sur le Tibet sous prétexte qu’aucun groupe politique n’en avait fait une priorité. En novembre 2014, juste avant le vote sur le choix d’intergroupes devant être maintenus en 2015, tous les députés du Parlement ont reçu une lettre de la mission chinoise auprès de l’UE qui exprimait sa « préoccupation » au sujet de l’intergroupe sur le Tibet en leur demandait de ne pas le rétablir.

Le dalaï-lama, chef spirituel du peuple tibétain, n’a rencontré aucun responsable officiel lors de sa récente visite au Royaume-Uni.

Dans le passé, l’UE a suspendu des accords commerciaux avec certains pays, par exemple avec la Birmanie, à cause des préoccupations au sujet des droits de l’homme. Alfiaz Vaiya trouve que la même pression pourrait être appliquée envers d’autres pays où la liberté de croyance est actuellement réprimée.

« L’UE peut jouer son rôle et suspendre les accords [commerciaux]. On devrait faire davantage au niveau des membres du Parlement pour soulever la question des droits de l’homme« .

«  Ce n’est qu’un document », a conclu Alfiaz Vaiya. « Le principal est de donner un suivi réel à ce document. »

Article original : Jailed For Their Belief

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