Des phénomènes « d’endoctrinement par la propagande du Parti communiste chinois » au sein d’écoles financées par les contribuables australiens ont récemment été dénoncés par le directeur d’une école de langue chinoise.
M. Bin Lin a créé et dirige sa propre école de langue, Academy of Chinese Culture, depuis 12 ans.
Il dénonce une situation dans laquelle le Parti communiste chinois (PCC) a infiltré les écoles de langue chinoise en soumettant les élèves australiens à un véritable lavage de cerveau. Le PCC sélectionne et gère lui-même le matériel pédagogique ainsi que les enseignants de ces écoles. Il délivre lui-même les certificats d’approbation aux « écoles de démonstration de l’enseignement du chinois » et va même jusqu’à organiser des activités extrascolaires en Chine telles que des camps d’hiver ou camps d’été.
« La plupart des enseignants sont originaires de Chine continentale. Il est donc naturel pour eux de proposer les enseignements relayés par le Parti communiste », a déclaré M. Bin Lin à Epoch Times le 27 février.
« Ces enseignants expliquent aux élèves que ‘en tant que Chinois, notre devoir est d’aimer notre mère patrie.’ »
« Mais ces élèves sont des ressortissants australiens, il n’est pas acceptable de dire qu’ils sont chinois. »
« Il y a aussi des écoles qui utilisent la poésie de Mao Zedong (le fondateur de la République populaire de Chine) comme matériel de récitation : si vous utilisez le matériel provenant de Chine vous n’aurez que la vision propagandiste du PCC. »
Des élèves font l’éloge de Mao Zedong en qui ils voient un « grand homme »
M. Bin Lin est titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud. Selon lui, c’est dans les diverses activités [culturelles] organisées par le PCC que la pénétration est la plus forte.
« Les élèves des écoles de langues participent à divers camps d’hiver ou d’été [promus par le PCC] et y sont abreuvés de toute une quantité de propagande qui vient du PCC », a-t-il déclaré.
Dans une brochure publiée par le consulat général de Chine à Sydney, et qui concerne les modalités d’inscription au camp d’hiver « Journey to the Roots », on peut lire que « l’hébergement, la nourriture, les enseignements, les visites, le transport ainsi que d’autres dépenses sont couverts par le bureau des affaires chinoises à l’étranger ».
Le site web d’une de ces écoles de langues à Sydney a publié le texte en mandarin d’un de ses élèves ayant participé à un camp d’hiver dans la province du Hunan, la ville natale de Mao Zedong. Dans ce texte, l’élève fait l’éloge de Mao Zedong, l’homme responsable de la Révolution culturelle, et de la persécution de près de 20 millions de personnes.
L’élève a écrit qu’après avoir visité la ville natale de Mao Zedong il a eu l’impression qu’il n’avait jamais « rien appris » sur ce leader, mais qu’à présent il comprenait que celui-ci avait été mal représenté par les étrangers et qu’il s’agissait d’un « grand homme ».
M. Lin Bin a auparavant exercé les fonctions de directeur au sein d’une école de langue chinoise pro-PCC à Sydney. Mais il a été retiré de son poste par le consulat chinois.
Selon un autre document publié par le bureau des affaires chinoises d’outre-mer du consulat général de Chine à Sydney, un des critère de sélection pour qu’une école obtienne le label chinois d’ « école de démonstration de l’enseignement du chinois », est de « défendre l’idée qu’il n’existe qu’ ‘une seule Chine’ et de s’opposer à toute action ou organisation anti-chinoise qui prône l’indépendance de Taiwan, l’indépendance du Tibet, l’indépendance du Xinjiang, ou qui soutient les mouvements pro-démocratiques ou le Falun Gong ».
Ce document contractuel, que M. Bin Lin tient en sa possession, indique qu’il revient « aux ambassades et consulats hors de Chine d’examiner et soumettre des recommandations d’écoles au Bureau des affaires chinoises », c’est-à-dire au Département du Front uni du PCC.
Selon le média officiel du PCC, China News Service, les activités d’évaluation des « écoles de démonstration de l’enseignement du chinois » à l’étranger ont été lancées fin 2008 et sont gérées par le Bureau des affaires chinoises à l’étranger et par l’Association chinoise d’échanges à l’étranger.
En août 2009, le Bureau des affaires chinoises à l’étranger a annoncé l’octroi d’un premier lot d’ « écoles de démonstration de l’enseignement du chinois » à l’étranger. Au total, 55 écoles de langue chinoise dans 21 pays ont été sélectionnées, parmi lesquelles quatre écoles en Australie.
Dans le deuxième lot, annoncé en 2011, quatre écoles de langue australiennes ont été ajoutées, dont l’école chinoise Datong de Sydney, l’école chinoise Feng Hua, l’école chinoise de Sydney et l’école chinoise Chung Wah de Leeming.
« Le gouvernement n’en fait pas assez »
Le site web du ministère de l’éducation de l’État de la Nouvelle-Galles du Sud indique qu’il existe 125 écoles de langue chinoise enregistrées. Celles-ci dispensent leurs enseignements dans les salles de classe des écoles publiques du pays après les heures de classe ou le week-end.
Chaque école peut recevoir une subvention de 2.500 dollars du ministère de l’Éducation de la Nouvelle-Galles du Sud dans le cas de la création d’un campus et jusqu’à 10.000 dollars pour l’achat de matériel et autres activités de formation.
Selon M. Lin Bin, quand il est question de contrôler l’enseignement et l’apprentissage des écoles de langues, le gouvernement australien ne fait pas assez d’efforts, notamment en ce qui concerne les activités proposées. Il a demandé au gouvernement d’être vigilant face à l’infiltration de Pékin dans les écoles de langues.
Un porte-parole du ministère de l’Éducation de la Nouvelle-Galles du Sud a déclaré que le ministère allait enquêter sur cette situation.
« Bien que les écoles de langue comme celle-ci soient des organisations indépendantes à but non lucratif gérées par des communautés locales après les heures de classe, nous examinerons les préoccupations soulevées et nous prendrons les mesures appropriées si nécessaire », a déclaré le porte-parole du ministère à la chaîne de télévision australienne Sky News. »
Wen Qingyang a contribué à cet article.
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