Dans les Alpes, les professionnels de la montagne font face à une augmentation brutale des coûts de l’électricité qui les oblige à revoir leur capacité à ouvrir les stations de ski cet hiver.
Après deux années de crise sanitaire, les professionnels de stations de ski font maintenant face à un nouvel obstacle d’envergure : la hausse des coûts de l’énergie.
Alors que 70% des stations de ski renégocient leur contrat triennal avec les fournisseurs d’énergie cet automne, nombre de professionnels tirent la sonnette d’alarme quant aux coûts exorbitants de l’électricité.
« On se rend compte qu’avec un prix de l’énergie qui est passé de 50 à 1.000 le mégawattheure, on aura toutes les peines du monde à faire fonctionner notre industrie du ski », s’inquiète ainsi Jean-Luc Boch, maire de La Plagne et président de l’association des maires de station de montagne sur RMC.
Une centaine de milliers d’emplois en péril
Pour exemple, le coût des remontées mécaniques seul pourrait ne pas être supportable avec la multiplication du coût de l’électricité par 20. Or, sans remontées mécaniques, c’est le sort de toute la station qui est en jeu. Hôtels, restaurants, écoles de ski… plus d’une centaine de milliers de personnes seraient au chômage.
A Villars-de-Lans, dans le massif du Vercors, Sébastien Giraud, directeur général de la régie des remontées mécaniques de la station iséroise, n’écarte pas le pire.
« En l’état actuel des choses, nous ne serons pas en capacité d’ouvrir la station car on ne pourra pas payer notre facture d’électricité », déplore M. Giraud sur France3 Auvergne-Rhône-Alpes.
Les stations de #ski subissent elles aussi la hausse des prix de l’#électricité, plusieurs pourraient ne pas ouvrir : «La facture d’électricité représente 5% de notre chiffre d’affaires. Avec la hausse des prix, elle en représenterait entre 20 à 25%.»https://t.co/pS3SGjMPge
— Philippe Herlin (@philippeherlin) September 5, 2022
Avec une économie basée à 80% sur le tourisme de ski en hiver, les conséquences seraient catastrophiques. « Ca mettrait en péril toute l’activité de la station car il y a aussi les restaurants, les écoles de ski… C’est entre 1 000 et 1 500 personnes qui seraient au chômage. »
Un peu plus loin, la station de Chamrousse connaît un répit puisque son contrat énergétique ne prendra fin qu’en décembre 2023. Pour Frédéric Géromin, directeur général de la régie des remontées mécaniques et président de la section Isère aux Domaines skiables de France, « on a un peu moins la pression mais on est solidaires de la profession, la situation est catastrophique pour tout le monde », s’alarme-t-il sur France3.
L’espoir d’un accord avec l’État
Pour Frédéric Géromin tout comme Sébastien Giraud, la mise en place d’un bouclier tarifaire par le gouvernement semble constituer une solution pour tous, à l’opposé d’une potentielle hausse des prix des forfaits, qui alourdirait encore un peu plus le budget des ménages et entraînerait aussi une baisse du tourisme d’hiver.
« Nous sommes prêts à participer à l’effort cette saison en ralentissant les appareils, en décalant les horaires d’ouverture ou en supprimant le ski nocturne », souligne M. Giraud.
En l’état actuel, tous placent leur espoir dans la rencontre prévue mardi 6 septembre avec les différents ministères.
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