De France et même d’Europe, des milliers de membres de la communauté kurde convergent mardi sur Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) pour les funérailles des trois Kurdes tués avant Noël dans une fusillade à caractère raciste en plein cœur de Paris.
Des participants sont attendus en provenance de toute la France, voire même de pays européens, avec des bus spécialement affrétés pour prendre part à cette cérémonie, selon des sources locales. En plus du service d’ordre des organisateurs, un dispositif policier sera déployé devant la salle des fêtes louée pour l’occasion.
Les trois défunts, deux hommes et une femme, ont été assassinés par balles le 23 décembre devant le centre culturel Ahmet-Kaya de la rue d’Enghien (Xe). Le tireur, William Malet, a été désarmé et arrêté dans la foulée.
Devant les enquêteurs, l’homme de 69 ans, déjà connu de la justice pour des faits de violence et qui sortait tout juste de détention provisoire pour une autre affaire, a fait part d’une « haine des étrangers pathologique » et dit avoir voulu « assassiner des migrants », selon le parquet de Paris.
Mis en examen le 26 décembre notamment pour assassinat et tentative d’assassinat en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, ce conducteur de train à la retraite a été écroué dans la foulée. Mais de nombreux Kurdes refusent de croire à la version d’un tireur isolé aux motivations racistes et dénoncent un acte « terroriste », mettant en cause la Turquie.
La communauté se recueillera dans l’après-midi à Villiers-le-Bel devant les dépouilles des trois morts de cette fusillade : Abdurrahman Kizil, Mir Perwer, un chanteur kurde réfugié politique, et Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France.
« Cette cérémonie sera l’occasion pour celles et ceux qui le souhaitent de rendre un dernier hommage (…) avant que les corps des défunts ne soient rapatriés sur leurs terres natales » pour leur inhumation, indique sur son site internet le Conseil démocratique kurde de France (CDKF).
Dans ce même lieu s’étaient déjà tenues, il y a dix ans presque jour pour jour, les funérailles des trois militantes kurdes liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et assassinées par balles dans l’enceinte du Centre d’information du Kurdistan, toujours dans le Xe arrondissement de Paris.
Le suspect de ce triple assassinat, un ressortissant turc soupçonné d’avoir agi en lien avec les services de renseignements d’Ankara, est mort d’un cancer en détention en 2016, avant sa comparution devant les assises.
Une marche blanche se tiendra par ailleurs mercredi rue d’Enghien sur les lieux du drame de fin décembre. Et une « grande marche » de la communauté kurde, initialement prévue pour les dix ans de la mort des militantes du PKK, partira samedi de la gare du Nord à Paris.
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