Le président de la FNSEA et son homologue des Jeunes agriculteurs ont lancé mercredi un appel à une mobilisation nationale des agriculteurs « à partir de lundi », pour « attirer l’attention des pouvoirs publics » et demander du « soutien ».
« On sera dans tous les départements à partir de lundi pour quelques jours, pour faire entendre, au moment du G20 au Brésil, la voix de la France », a déclaré Arnaud Rousseau (FNSEA) sur France Inter, au moment où les filières agricoles du pays sont en panne de trésorerie et craignent la signature d’un accord de libre-échange par l’Union européenne avec le Mercosur.
Si les deux syndicats ne prévoient pas pour l’heure de bloquer les autoroutes, comme cela avait été le cas l’hiver dernier, « on sera sur les ronds-points et boulevards d’Europe pour dénoncer cette incohérence européenne déclenchée par l’annonce du Mercosur », a promis Pierrick Horel, président du syndicat Jeunes agriculteurs, invité sur RTL.
« Cette mobilisation est là pour exprimer la colère des agriculteurs », a résumé M. Horel, qui précise qu’« on veut pas prendre les citoyens français en otage », faisant ainsi écho aux propos de M. Rousseau, pour qui l’objectif de cette mobilisation n’est pas « de bloquer » ni « d’affamer » la France.
Les actions prévues dans le cadre de la mobilisation seront détaillées plus tard dans la journée, lors d’une conférence de presse dans l’après-midi.
« L’Europe ne doit pas être une passoire »
Moins d’un an après un mouvement national d’ampleur historique, l’alliance syndicale majoritaire compte sur la mobilisation de « l’ensemble » des agriculteurs européens contre l’accord avec le Mercosur.
« L’Europe ne doit pas être une passoire et elle ne peut pas importer des produits qui ne respectent aucun de nos standards », a estimé M. Rousseau.
L’Union européenne semble déterminée à signer d’ici la fin de l’année un accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur, au grand dam de la France, qui le refuse toujours « en l’état ».
Ce traité de libre-échange, négocié pendant 25 ans avant un premier accord conclu en 2019 mais jamais ratifié, prévoit notamment un quota d’importations de viande bovine latino-américaine de quelque 90.000 à 100.000 tonnes par an.
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