La Corée du Sud devient le premier pays au monde où les robots représentent 10% de la main-d’œuvre. Un taux hallucinant qui s’explique à la fois par son industrie et par ses problèmes démographiques.
La société sud-coréenne se rapproche lentement mais sûrement d’une société de science-fiction. Selon le rapport World Robotics 2024, publié par la Fédération internationale de la robotique (IFR), la Corée du Sud a atteint une densité robotique de 1102 robots pour 10.000 employés.
Ce chiffre remarquable signifie que l’automatisation a remplacé près de 10% de sa main-d’œuvre. Là-bas, « la densité de robots a augmenté de 5% en moyenne chaque année depuis 2018 », relève The Independent, qui a repéré l’étude. Suivent ensuite Singapour (770 robots pour 10.000 travailleurs), la Chine (470), et l’Allemagne (429).
Les industries électronique et automobile sud-coréennes comptent parmi les plus grands utilisateurs de robots industriels. La Corée du Sud a également introduit des robots dans d’autres secteurs, « les machines remplissant des fonctions partout, des hôpitaux aux restaurants », souligne nos confrères britanniques.
Une démographie en berne
Cette robot-mania s’explique en partie par le très faible taux de natalité coréen, qui pousse le gouvernement à explorer plusieurs sentiers. Ainsi, pour pallier au vieillissement de la population, le développement de la robotique est vite apparu comme une solution.
En 2024, le ministère sud-coréen du Commerce, de l’industrie et de l’énergie a annoncé son quatrième « plan de base pour les robots intelligents », prévoyant un financement de 2,4 milliards de dollars d’ici 2030. Ce plan vise notamment à « mettre en place un système efficace de sécurisation des technologies afin de faire passer le taux de fabrication locale des pièces essentielles des robots de 44% actuellement à 80% ».
Selon un rapport publié en août par l’Administration du commerce international, ces investissements soutiennent également l’intégration des robots dans des secteurs variés : santé, défense, logistique, services, et agriculture.
Une transition souhaitable ?
D’autres pays accélèrent également leur transition vers l’automatisation. La Chine a par exemple doublé sa densité robotique en quatre ans, de 2019 à 2023. Au Japon, où la culture populaire est très favorable aux robots, la densité robotique a augmenté de 7% par an depuis 2018.
En Europe, en 2023, l’Allemagne a installé 28.355 nouvelles unités quand le troisième marché européen, la France, avait de son côté connu une baisse de 13%, avec 6386 unités installées. Reste à savoir si la robotisation à marche forcée est souhaitable pour nos sociétés occidentales.
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