« Il gèle mais il faut le supporter, que peut-on faire d’autre? »: dans le centre de la Croatie, Bara Vrbanac, 75 ans, se hisse avec peine dans la caravane couverte de neige où elle passe ses nuits depuis qu’un séisme meurtrier a rendu sa maison inhabitable.
Elle figure parmi les centaines de familles logées dans des camping-cars, conteneurs et autres abris provisoires après le tremblement de terre qui a coûté la vie à sept personnes le 29 décembre et éventré maisons, fermes et écoles.
L’hiver n’est déjà pas facile dans la région de Sisak, dans le cœur rural de la Croatie, où les cicatrices de la guerre d’indépendance des années 1990 sont encore visibles.
Ils doivent s’occuper de leurs bêtes
Bon nombre des habitants de cette contrée agricole pauvre ne veulent pas partir car ils doivent s’occuper de leurs bêtes, comme Bara Vrbanac.
Solidarité française et européenne avec les victimes du séisme en Croatie ?? https://t.co/Krj23CivM6
— Roland Lescure (@RolandLescure) December 30, 2020
Elle est terrorisée par les répliques qui ne cessent de secouer la région. Mais elle ne peut pas quitter les six moutons et deux chèvres qui lui permettent de fabriquer le fromage grâce auquel elle survit. Sans compter ses chats et son chien.
« J’ai peur constamment », dit la vieille dame, de noir vêtue jusqu’au fichu qui lui recouvre la tête. « C’est la pire chose que j’ai jamais vécue et malheureusement, j’en ai vu, la guerre, des opérations chirurgicales ».
Appuyée sur le bâton qui lui sert de canne, elle s’aventure parfois la journée dans sa maison de briques rouges parcourue de fissures. La nuit, elle dort dans sa caravane recouverte par une bâche en plastique pour tenter de la protéger contre la neige. Un petit chauffage électrique est installé au pied du lit.
Dans le bourg proche de Petrinja, la neige a recouvert les ruines des bâtiments, les rues boueuses sont jonchées de débris. Des bougies et un bouquet de fleurs marquent l’endroit où une adolescente de 13 ans a été tuée par un pan de mur en même temps que cinq habitants d’un même village et un joueur d’orgue dans une église.
Une centaine de restaurants croates servent des repas
Tous les jours, les gens font la queue autour de camions où des volontaires servent des repas chauds préparés par des chefs, dont certains étoilés au Michelin.
Selon Marin Medak, chef de l’association nationale des services de restauration à l’initiative du projet, plus de 150.000 repas ont ainsi été fournis par une centaine de restaurants croates.
Quatre heures seulement après le séisme, 800 repas avaient déjà été distribués. « Je suis allé sur place immédiatement », raconte Marin Medak, restaurateur à Zagreb. « Il fait moins de deux degrés Celsius et ces gens ont besoin de quelque chose de chaud ».
Stevo Borota, retraité de 75 ans, sa femme et son fils sont des habitués.
« On peut manger bien-sûr du pain, des conserves et des aliments similaires mais manger +avec une cuillère+, c’est complètement différent », dit-il à l’AFP dans un grand sourire, avant de repartir avec le menu du jour, riz aux petits pois et poulet en sauce.
Après des nuits passées dans la voiture, la famille habite dans la cave, considérée comme la pièce la plus sûre de la maison.
Environ 50.000 personnes sont affectées par les dégâts aux maisons et aux fermes autour de l’épicentre, d’après les autorités locales.
Ce qui fait s’interroger certains sur d’éventuelles malversations et failles durant la reconstruction de l’après-guerre.
Les procureurs anti-corruption ont annoncé une enquête.
Des maisons du hameau de Sibic aujourd’hui inhabitables
La grande majorité des maisons du minuscule hameau de Sibic sont aujourd’hui inhabitables, dit Josip Likevic, mécanicien de 41 ans qui vit dans le village d’une soixantaine d’habitants.
Sa maison rose en fait partie. De l’extérieur, elle a l’air intacte mais l’intérieur est fissuré et jonché de débris.
Le mécanicien, son épouse et leur trois enfants adolescents se serrent juste à côté dans un mobile-home qui leur a été offert.
« On n’a pas de toilettes ni de salle de bain », raconte Josip. La famille est obligée de se laver avec des serviettes mouillées.
Des centaines de conteneurs ont été installés récemment pour des familles vivant dans des casernes, des écoles ou chez des proches.
« Les maisons doivent être réparées ou reconstruites immédiatement pour que les gens ne partent pas pour de bon », lance Kata Likevic, la mère de Josip, 63 ans.
Cette région durement touchée par la guerre, où le taux chômage est quasiment le double de la moyenne nationale, subit comme le reste du pays une émigration massive.
Kata vit dans une caravane avec son mari. Les cochons et les vaches ont été transférés dans une ferme à une cinquantaine de kilomètres.
Elle y va chaque jour pour les traire et s’occuper des autres animaux.
Malgré tout, elle est reconnaissante que personne n’ait été blessé. « Les vies ont été épargnées et d’une manière ou d’une autre, les choses matérielles seront remplacées. »
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