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En France, 25% des policiers se disent confrontés à des pensées suicidaires

juin 8, 2021 8:48, Last Updated: juin 8, 2021 8:48
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Une étude menée par la Mutuelle des forces de sécurité révèle que 24 % des policiers interrogés ont déjà eu des pensées suicidaires ou entendu leurs collègues évoquer des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois.

C’était il y a une dizaine de jours : un policier retrouvé mort, s’étant probablement suicidé avec son arme de service à Rennes. Quelques jours auparavant, la même situation se produisait à Strasbourg…

Face à cette détresse qui semble envahir la profession, une étude a été menée entre février et mars dernier par la Mutuelle des forces de sécurité (MGP) sur 6 000 fonctionnaires de police et diffusée par Le Monde et Franceinfo.

« En vingt-cinq ans, 1 100 fonctionnaires de police se sont donné la mort, soit 44 personnes chaque année en moyenne », a déploré Benoît Briatte, le président de la Mutuelle générale de la police sur Le Monde, comparant ces chiffres à « l’équivalent d’une importante direction départementale de la sécurité publique rayée de la carte en une génération ».

Le baromètre de la MGP précise ainsi que le taux de suicide dans la police est 50 % plus élevé que les chiffres enregistrés pour la population française.

Des jeunes plus touchés par cette « détresse psychologique »

L’étude révèle aussi que 39 % des policiers interrogés souffrent de « détresse psychologique », chiffre qui demeure inférieur au pourcentage enregistré pour la population active française depuis le début de la crise sanitaire (45 %).

Mais ce sont les plus jeunes, la tranche des 30-34 ans, qui semblent les plus touchés, car ils sont 16 % à se considérer en état de « détresse mentale importante ».

Selon M. Briatte, « l’effort de prévention doit avant tout porter sur les plus jeunes, qui entrent parfois en école sans avoir une idée des difficultés qu’ils vont rencontrer tout au long de leur parcours professionnel », recommande-t-il ainsi sur Le Monde.

« L’ambiance au travail », un facteur aggravant

Outre les conditions difficiles d’exercice du métier (tensions avec la population, manque de temps pour réaliser des missions), c’est surtout l’environnement professionnel corrélé à « l’ambiance au travail » qui favorise cette détresse psychologique : une hiérarchie qui fait la sourde oreille où des rapports difficiles entre collègues semblent davantage « plomber » la santé psychique des policiers.

En 1996, année « noire » où 71 policiers avaient mis fin à leurs jours, un service de soutien psychologique opérationnel (SSPO) avait été créé, tenu par des psychologues, mais encore trop peu utilisé par les agents.

Benoît Briatte rappelle ainsi à l’AFP, qu’« il n’y a pas de solution unique, ça peut être le SSPO, la mutuelle, le chef de service. Depuis 2011, on se déplace pour faire des journées de prévention ».

Selon Le Monde, depuis le début de l’année 2021, 16 fonctionnaires de police se sont suicidés.

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