Le gouvernement a présenté jeudi des projets d’extension du réseau de réserves naturelles nationales, pour viser 30% d’aires protégées d’ici 2022 comme promis par le président, des annonces accueillies avec un certain scepticisme par les ONG.
Le plan prévoit d’étendre dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) les zones marines protégées de 550.000 km2, soit environ la surface de la France métropolitaine, selon le communiqué du ministère de la Transition écologique.
Ainsi, une aire marine protégée doit voir le jour dans la zone économique exclusive de Saint-Paul et Amsterdam, et le parc naturel marin des Glorieuses, dans l’océan indien, deviendra une réserve naturelle nationale.
Mais ce sont des zones « vides » avec « très peu d’activités économiques », ont regretté plusieurs ONG. « La course au chiffre, ce n’est pas comme ça qu’on va traiter les problèmes de biodiversité », a indiqué à l’AFP Ludovic Frère-Escoffier, du WWF.
Le ministère a d’autre part identifié neuf autres projets de création de réserves naturelles nationales (plus de 10.000 hectares) en métropole et en outre-mer, et 18 projets d’extension de réserves. Il espère que 20 d’entre eux seront menés à bien d’ici 2022.
« C’est la mise en oeuvre opérationnelle des annonces » du président, a déclaré à l’AFP la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon, qui a présenté le plan au Congrès des Réserves naturelles de France, dans le Parc des Ecrins dans les Alpes.
Début mai, après la publication d’un rapport alarmant d’experts de l’ONU estimant à un million le nombre d’espèces animales et végétales menacées de disparition dans le monde, Emmanuel Macron avait annoncé que la part des aires marines et terrestres protégées passerait à 30% d’ici 2022. Avec un tiers de ces zones protégées « en pleine naturalité », c’est-à-dire sous le plus haut degré de protection qui interdit la plupart des activités.
« Sur la partie terrestre, fin 2022, on aura atteint les 30%. Et sur la partie maritime, on devrait aussi atteindre les 30% », a assuré Mme Wargon.
Fin 2019, les aires terrestres protégées devraient déjà couvrir 29,5% du territoire, grâce au futur 11e parc national des forêts de Champagne et Bourgogne, a-t-elle noté. Les aires marines couvrent elles plus de 22% des eaux françaises.
Mais même si les réserves naturelles nationales sont considérées comme une protection forte, comme les coeurs de parcs nationaux, les projets présentés jeudi ne permettront pas « de faire 10% (du territoire) en protection forte », a souligné la secrétaire d’État.
Une réunion des acteurs de toutes les aires protégées aura lieu le 25 octobre à Biarritz pour établir une « feuille de route » vers cet objectif.
« 10% c’est énorme, on savait que ce ne serait pas possible. Aujourd’hui, on est à 1,36% », a commenté Jean-David Abel, de France Nature Environnement.
Estimant que les annonces allaient « dans le bon sens », il a toutefois dénoncé un manque de moyens.
« Aujourd’hui, dans les aires protégées, il y a une baisse des effectifs et des moyens de fonctionnement. On ne demande pas des milliards, mais quand même un, deux ou trois millions d’euros, que l’Etat doit mettre de façon pérenne », a-t-il insisté.
La France compte aujourd’hui 164 réserves naturelles nationales couvrant 67,6 millions d’hectares, en quasi-totalité en outre-mer.
Mais il existe de nombreuses autres aires protégées aux statuts divers: parcs naturels nationaux, régionaux, conservatoires d’espaces naturels, sites du Conservatoire du littoral, Natura 2000…
Epochtimes.fr avec AFP
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