En Gironde, la justice donne le coup de grâce à un projet de parc solaire en forêt

Par Robin Lefebvre
21 juin 2024 18:02 Mis à jour: 21 juin 2024 18:05

La cour administrative de Bordeaux a tranché, le développeur d’énergies renouvelables Valorem ne pourra pas défricher 50 hectares de forêt pour construire un centrale photovoltaïque à l’ouest de Bordeaux.

Des forêts oui, mais pas de panneaux. En Gironde, le département français le plus à la pointe dans le solaire, la justice vient de donner un coup fatal à un projet de parc photovoltaïque de 50 hectares. À Saint-Jean d’Illac, ville forestière de Gascogne, le développeur girondin Valorem projetait une centrale de 30 MW, soutenue par la municipalité. Mais l’installation ne verra pas le jour, indique La Tribune.

L’entreprise, basée à Bègles (Gironde) souhaitait construire un parc photovoltaïque sur cette commune, à l’instar de la centrale solaire que la société a inaugurée à Camiac-et-Saint-Denis en 2021, qui produit 5,3 GWh par an, grâce à 8400 panneaux photovoltaïques installés sur 5,3 hectares, sur le site d’une carrière de calcaire délaissée depuis les années 1990. Cette fois-ci, le projet impliquait de défricher une forêt.

En octobre 2022, le préfet de la Gironde a refusé d’autoriser le défrichage de la forêt, et, le mois suivant, la préfecture a décidé de ne pas délivrer le permis de construire pour ce nouveau parc photovoltaïque. La société a déposé un recours contre ces deux décisions, que la cour administrative d’appel de Bordeaux vient de rejeter, le 4 juin.

Une zone exposée aux incendies

« La cour fonde notamment sa décision sur l’existence d’un risque incendie, démontré par le fait que le service départemental d’incendie et de secours a émis un avis défavorable au projet devant s’implanter en zone d’aléa fort pour le risque de feu de forêt . » Cet avis du SDIS « insiste en particulier sur l’absence de subdivisions du site en îlots et de desserte interne au projet », ce qui laisserait « présager des difficultés en cas d’incendie ».

Par ailleurs, la cour d’appel relève que « le terrain concerné, éloigné des voies de communication, est uniquement accessible par une piste forestière et qu’il est traversé sur l’un de ses côtés par le pipeline d’une société pétrolière dont une station de pompage se trouve à proximité » et abonde dans le sens du préfet de la Gironde, « qui estime que le défrichement nécessaire au projet porte atteinte à l’équilibre biologique du territoire ».

La juridiction administrative « relève l’importance des impacts du projet sur plusieurs espèces d’oiseaux protégées, ainsi que sur certaines espèces d’insectes et de chauve-souris », et rappelle que selon l’avis de la mission régionale d’autorité environnementale, la localisation du projet « sur des zones humides et des habitats d’espèces protégées » n’était pas acceptable.

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