Inde : des personnes handicapées au cœur du traitement des déchets

Par Epoch Times avec AFP
27 septembre 2024 10:20 Mis à jour: 27 septembre 2024 10:40

En Inde, le fléau des déchets est à la mesure du pays le plus peuplé de la planète : gigantesque. Alors toutes les bonnes volontés comptent pour contribuer à leur traitement, même celles de ceux porteurs d’un handicap.

Dans un atelier grouillant d’activité du nord de la capitale New Delhi, Ram Babu, 28 ans, est en plein effort. Bien qu’amputé d’une main, il transforme minutieusement un paquet de cigarettes écrasé en une bougie de papier mâché. « Ça fait du bien de travailler malgré ma situation difficile », confie l’artisan en recouvrant avec dextérité le paquet d’une couche d’argile.

Lorsqu’il a perdu sa main droite et une jambe dans un accident de train en 2005, Ram Babu avait abandonné toute idée de retrouver un jour un emploi pour gagner sa vie. Il a retrouvé l’espoir en croisant la route d’Avacayam.

Avec le programme « cueillir des fleurs »

Baptisé de ce mot sanskrit qui peut se traduire comme « cueillir des fleurs », le programme lancé par la Société pour le développement des enfants, une ONG établie à New Delhi, offre aux jeunes personnes handicapées la chance d’un emploi rémunéré.

Dans cet atelier, des fleurs fanées déposées dans les temples sont recyclées en bâtonnets d’encens et des statuettes de déesses ou de dieux hindous, souvent abandonnées au pied des arbres sacrés, en poudre utilisée pour les rituels.

Sur cette photo prise le 17 septembre 2024, des personnes handicapées recyclent des fleurs usagées dans le cadre du programme d’emploi Avacayam de la Society for Child Development, à New Delhi. (Photo SAJJAD HUSSAIN/AFP via Getty Images)

« Ma vie a trouvé une nouvelle direction, un nouveau sens »

« Je travaille ici depuis plus de quatorze ans maintenant », se réjouit Ram Babu, qui empoche contre son travail autour de 10.000 roupies par mois (108 euros). « Ma vie a trouvé une nouvelle direction, un nouveau sens. »

Autour de lui, d’autres jeunes, amputés ou déficients, fabriquent des sacs ou des poches à partir des déchets collectés quotidiennement par l’association dans les quartiers de la capitale.

L’Inde, championne du monde de la pollution plastique

Faute de moyens suffisants, les villes d’Inde, championne du monde de la pollution plastique selon une récente étude parue dans la revue Nature, sont recouvertes de montagnes de déchets qui s’entassent à l’air libre dans des décharges aussi sauvages que pestilentielles.

 

Sur cette photo prise le 17 septembre 2024, une personne handicapée recycle des déchets plastiques dans le cadre du programme d’emploi Avacayam. (Photo SAJJAD HUSSAIN/AFP via Getty Images)

Selon l’Institut pour l’énergie et les ressources, un groupe de recherche indien, seul un cinquième des 65 millions de tonnes de déchets produites chaque année dans le pays est traité.

« On les recycle en belles choses que l’on prend du plaisir à réutiliser »

Sur cette photo prise le 17 septembre 2024, Madhumita Puri (C), fondatrice et directrice exécutive de la Society for Child Development, s’adresse à des personnes handicapées au centre de cette ONG à New Delhi. (Photo SAJJAD HUSSAIN/AFP via Getty Images)

Dans ce combat titanesque, la contribution des ONG est essentielle, même très modeste. « Nous récupérons déchets et ordures dans les bureaux, les logements ou les usines et on les recycle en belles choses que l’on prend du plaisir à réutiliser », résume Madhumita Puri, fondatrice de la Société pour le développement des enfants.

Ce travail permet en outre, souligne-t-elle, de rendre une dignité aux personnes handicapées qui s’y attèlent. Le dernier recensement officiel de la population disponible en Inde – il date de 2011 – évalue leur nombre à 26,8 millions.

« Je n’ai peut-être plus de jambes, mais je me tiens debout »

« Je ne dépends plus des autres pour rien », assure fièrement l’un des ouvriers de l’atelier de la capitale, Abdul Sheikh, 30 ans.

Paralysé des jambes par la poliomyélite, il fabrique des objets en papier mâché. « Maintenant, je ne dépends plus de personne », ajoute-t-il. « Je n’ai peut-être plus de jambes, mais je me tiens debout. »

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