En Indonésie, le choix cornélien de certaines victimes du tsunami

25 décembre 2018 12:23 Mis à jour: 25 décembre 2018 12:28

Udin Ahok, Indonésien de 46 ans, a dû faire un choix que personne ne devrait avoir à faire: sauver sa femme ou sauver sa mère et son bébé. Il venait de s’endormir samedi soir quand, sans crier gare, un mur d’eau a défoncé le mur de sa maison à Way Muli, village côtier de l’île de Sumatra. 

Un tsunami consécutif à l’éruption d’un volcan venait de frapper les rives du détroit de la Sonde, qui sépare les îles de Sumatra et de Java, faisant plus de 400 morts. Paniqué, Udin Ahok s’est précipité au chevet de sa mère de 70 ans et de son fils d’un an endormis. Puis il a vu que son épouse était sur le point de se noyer dans les eaux tourbillonnantes.

S’il a réussi à rattraper son épouse et à la mettre en sécurité, il n’en fut pas de même pour son fils et sa mère.  « Je n’ai pas eu le temps de les sauver », dit-il en sanglotant à l’AFP. Il a trouvé refuge dans l’un des centres d’urgence mis en place pour les milliers de personnes déplacées. « Je le regrette tant. Mon seul espoir c’est qu’ils aient trouvé une place auprès de Dieu ».

Sulistiwati, autre habitante de Way Muli, enceinte de six mois, doit sa survie à un voisin qui l’a vue tomber à l’eau. « Heureusement, il m’a aperçue et m’a extirpée de la vague. Nous avons couru vers les hauteurs avec nos autres voisins », raconte-t-elle.  « Il faisait nuit noire. Je ne savais pas que je pouvais courir aussi vite en étant enceinte. Cela faisait si peur. Nous avons attendu quelques heures pour que l’eau redescende ».

De l’autre côté du détroit de la Sonde, sur l’île de Java, Saki, 60 ans, contemple les débris du village de Sumber Jaya et se demande comment il va faire pour reprendre une vie normale. « Je ne peux pas reconstruire, tout a disparu, mes vêtements, mon argent », dit-il à l’AFP. « J’avais 19 millions de roupies à la maison (1.130 euros) ». Il ne lui reste plus que sa calotte, un t-shirt et un sarong. « Je dors à la mosquée mais tous les jours je reviens ici parce que j’avais plein d’argent qui a été perdu ». 

Deux personnes ont péri et au moins 20 maisons ont été rasées dans le quartier, selon les récits des habitants, qui ont passé la journée de Noël à passer les décombres au peigne fin pour essayer de sauver ce qui peut l’être. Les rues de Sumber Jaya sont boueuses, partiellement inondées et couvertes de débris. Ici et là, on trouve des amoncellements de bois, de déchets et de briques. L’armée déblaie avec des équipements lourds.

« Quand le tsunami a frappé, il n’y a plus eu d’électricité et j’ai entendu un bruit semblable au grondement d’un avion », se rappelle Ismaïl, 62 ans.  « J’ai éclairé la mer avec ma lampe torche, j’ai vu la vague et j’ai couru vers la forêt ».  La maison d’Ismaïl, et son troupeau de chèvres, ont été épargnés. Mais devant son logement, tout n’est que désolation. Les commerces et bâtiments ont été détruits, il ne reste plus que de la boue, des morceaux de bois et les restes déchiquetés d’un jardin d’enfants.

« Il y avait une station d’essence, une épicerie et un magasin de pièces détachées automobiles. Il n’y a plus rien. On n’a pas encore reçu d’aide. Nous n’avons que du riz plein de boue mais on va quand même le faire cuire ».

Sur Sumatra, Nasoha, 45 ans, est couvert de bleus et de coupures. Sa maison a disparu. Mais il trouve qu’il a de la chance. « J’ai une coupure à la joue, je suis également blessé au bras et à l’oreille. Mais je suis reconnaissant d’être encore en vie ».

D.C avec AFP

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