Cette enseignante en géographie et en philosophie a été licenciée pour « incompétence permanente et absolue », a jugé la Cour de Cassation italienne.
Cinzia Paolina De Lio, 56 ans, vient d’être officiellement licenciée le 23 juin dernier, au terme d’une bataille judiciaire qui est remontée jusqu’à la Cour de Cassation italienne.
« En 24 ans d’enseignement, elle a été absente pendant 20 ans au total. Elle était totalement absente les dix premières années et pour les 14 autres, elle était en grande partie en congé de maladie, entre 40 et 180 jours par an », explique le quotidien Le Corriere della Sera.
La quinquagénaire n’a donc été présente à son poste que quatre années sur vingt-quatre!
Cette affaire qui aurait débuté dès 2013, a fait réagir le ministre de l’Education italien lui-même, Giuseppe Valditara, relate Actu.fr.
« Redonner de l’autorité aux enseignants suppose aussi une prise de conscience de la haute dignité de leur rôle », commente-t-il sur le réseau social Twitter, s’engageant « à veiller à ce que l’enseignement soit exercé avec un professionnalisme adéquat ».
Al di là del caso specifico su cui si è definitivamente pronunciata la Cassazione, il Ministero attraverso le sue articolazioni territoriali e in sinergia con la comunità scolastica … (1/3)https://t.co/30i77saYPw
— Giuseppe Valditara (@G_Valditara) June 25, 2023
« non préparée », « confuse »
En 2013, l’enseignante avait été dénoncée, alors qu’elle était en poste effectif pendant quatre mois consécutifs. Une ancienne élève témoigne ainsi sur la Republicca.
« Elle n’a jamais suivi le programme, elle n’a pas expliqué, elle n’avait même pas de manuels. Elle passait ses heures de cours à parler des tribunaux qui la harcelaient parce qu’ils en avaient après elle, mais elle insistait sur le fait qu’elle poursuivrait sa vérité ». L’ancienne élève de l’Institut d’enseignement supérieur « G. Veronese – G. Marconi » de Chioggia explique ainsi, avec d’autres camarades, avoir tenté de se plaindre à d’autres enseignants qui semblaient « presque résignés, personne n’a pris les choses en main ». Ce n’est qu’après avoir dénoncé le comportement de l’enseignante à la direction qu’une inspection a été réalisée.
L’enseignante a été décrite comme « non préparée », « confuse » dans ses explications, « inattentive » lors des évaluations, « imprécise » dans la préparation des programmes, « aléatoire » dans l’attribution des notes.
« Elle n’a jamais établi de relation avec nous, elle n’avait même pas le temps, à tel point qu’elle se trompait souvent sur nos noms parce qu’il ne nous connaissait même pas », se souvient l’ancienne lycéenne. Ensuite, elle nous donnait des notes aléatoires, les quelques questions qu’elle donnait étaient aléatoires : elle ne nous expliquait aucun auteur de philosophie, mais comme par magie, nous avions tous des 9 et des 10. Je suppose qu’elle se sentait fautive et qu’elle a essayé de se protéger de cette manière. »
Italie : une enseignante de lycée licenciée après 20 ans d’absence… en 24 ans de service ⬇️https://t.co/BNHVhMZ5wy pic.twitter.com/zKHLO7mQZL
— actu.fr (@actufr) June 29, 2023
67 arrêts de travail
En 24 ans, Cinzia Paolina De Lio a enchainé des arrêts maladie ou absences pour raisons personnelles. Lors de la procédure, 67 certificats d’arrêts maladie ont été recensés entre le 1ᵉʳ septembre 2001 et le 30 juin 2021.
Selon la tecnica della scuola, on compte ainsi deux absences pour accidents du travail, 16 autorisations d’absence pour motif personnel, trois interdictions de travail pour protection de la santé, deux congés de maternité (dont un à 53 ans) et d’allaitement, sept absences pour enfant malade, sept congés parentaux payés, 24 congés et permis pour aider les membres de la famille gravement handicapés, ou encore cinq absences excusées pour participation à des cours de perfectionnement et de formation…
Après un licenciement acté en 2017 mais rendu officiel seulement en ce mois de juin 2023, Cinzia Paolina De Lio évoque elle-même une histoire « absolument unique et surréaliste » et met en avant « la liberté d’enseigner », rapporte 20minutes.
Le quotidien Il Messaggero indique que l’enseignante se présente maintenant comme une « journaliste publiciste » indépendante, « diplômée en piano, détentrice de trois licences, spécialisée dans les nouvelles technologies et l’autonomie scolaire », avec « une spécialisation en criminologie, thérapie animale, histoire de la médecine, parasitologie locale, troubles spécifiques des apprentissages, santé mentale de l’adolescence ».
Contactée par La Repubblica, Cinzia Paolina De Lio a répondu être « actuellement en vacances à la mer ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.