La chanteuse Jeane Manson doit sortir vendredi de l’hôpital à Lyon, après un incident cardiaque mardi au cours d’une audience dans le dossier pour diffamation qui l’oppose à la fille de l’acteur Richard Berry, a indiqué sa manageuse jeudi.
« Elle sera ensuite transférée à Aurillac afin de poursuivre son traitement », a-t-elle précisé dans un communiqué. « Son pronostic vital n’est plus engagé. Tout a été pris à temps », avait déclaré mercredi la manageuse. Les pompiers avaient confirmé sa prise en charge au sein du palais de justice mardi soir pour « une douleur thoracique ».
L’ancienne compagne américaine de Richard Berry avait quitté la salle d’audience précipitamment, visiblement très agitée, au moment où son avocat devait prendre la parole pour sa plaidoirie, avait constaté une journaliste de l’AFP. La cour d’appel de Lyon réexaminait le dossier opposant Jeane Manson à Coline Berry-Rojtman.
Des « jeux sexuels »
Dans un article publié par Le Monde en février 2021, la fille de Richard Berry avait évoqué des violences sexuelles qu’elle aurait subies au domicile de son père. Dans sa plainte du 25 janvier 2021, Coline Berry-Rojtman déclare avoir été l’objet de « jeux sexuels » avec la participation de son père et sa compagne de l’époque, Jeane Manson. Des faits qui se sont produits alors qu’elle avait entre 7 et 10 ans, et qu’elle rapporte à la barre.
« Le sexe de mon père servait de trompette ou de flûte, servait à faire du bruit et tout cela faisait un orchestre. C’était le jeu de l’orchestre. C’était comme ça qu’il était présenté (…) Et Jeane Manson chantait ». Ses déclarations lui avaient valu une gifle de la part de la compagne actuelle de son père, Pascale Louange. « En vingt ans de barreau, je n’ai jamais vu cela. C’est toute la difficulté des victimes d’incestes à dénoncer les faits : on est obligé de frapper pour les faire taire », à réagi Me Karine Shebabo, avocate de Coline Berry-Rojtman.
Accusé par sa fille de l’avoir « embrassé sur la bouche, avec la langue », Richard Berry reconnaît à demi-mot les faits. Dans un échange de SMS auquel Le Parisien a pu avoir accès, il avait demandé pardon à sa fille. L’acteur déplore « la ‘‘liberté excessive avec les corps’’ qu’éprouvait sa compagne de l’époque, mais sans ‘‘aucune ambiguïté sexuelle’’, précise-t-il. » Il a par ailleurs dit à sa fille qu’il était « désespéré des conséquences de cette liberté » sur elle.
L’influence sectaire des Enfants de Dieu
Il a été rappelé à la barre que Mme Manson avait appartenue aux Enfants de Dieu, une secte connue pour sa promotion de la prostitution, de l’inceste et de la pédocriminalité. Fondé par un pasteur aux États-Unis en 1968, ce mouvement a essaimé en Europe dans les années 1970, avant d’être dissout en France en 1978 mais recréé de nombreuses fois sous d’autres appellations et à l’étranger, notamment en Asie.
Son gourou, David Brandt Berg, se faisait appeler David-Moïse et avait mis au point un moyen insolite d’aller recruter des fidèles. Il était demandé aux jeunes filles d’user de leur charme « pour attirer de nouveaux adeptes, ou convaincre des personnes haut placées des bienfaits des Enfants de Dieu », rapporte Vanity Fair.
« Pas de soutien-gorge ! Des chemisettes transparentes ! Montrez vos atouts ! C’est en cela que consistent les hameçons… Ils doivent tomber amoureux de vous ! Aucun acte n’est condamnable dès lors qu’il est accompli à des fins spirituelles, le même acte devient un péché s’il est réalisé à des fins charnelles », aurait déclaré David-Moïse.
En pleine période de libération sexuelle, en-dehors d’appâter, la secte prônait également l’amour libre, sans distinction d’âge ou de lien familial, ouvrant la porte aux relations sexuelles incestueuses et aux actes pédocriminels.
La chanteuse, aujourd’hui âgée de 73, ans nie avoir appartenu à la secte des Enfants de Dieu. Elle se défend d’avoir été accompagnée par un orchestre dont des membres appartenaient à la secte. Vincent Vantighem, reporter pour BFM, rapporte le déroulé du procès ayant eu lieu en 2022, intenté par la chanteuse à l’encontre de son ex-belle-fille, pour diffamation.
L’enquête ouverte à Paris visant l’acteur, que sa fille accuse d’inceste, viols, agressions sexuelles et corruption de mineur, a été classée sans suite le 31 août 2022 pour cause de prescription. Jeane Manson avait tout de même décidé de poursuivre son ex-belle-fille pour diffamation devant le tribunal d’Aurillac, dans le Cantal, où elle vit une partie de l’année.
Accusée de diffamation après avoir dénoncé l’inceste
En avril 2022, le tribunal avait condamné Coline Berry-Rojtman, née en 1976, à 2000 euros d’amende pour diffamation et 20.000 euros de dommages-intérêts.
La cour d’appel de Riom (Puy-de-Dôme) avait confirmé cette condamnation en décembre 2022. Mais en décembre 2023, la Cour de cassation a annulé cet arrêt et renvoyé le dossier devant la cour d’appel de Lyon.
Le jugement a été mis en délibéré au 17 juillet.
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