Un homme présentant des antécédents psychiatriques a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux jeunes enfants à Mormant, une paisible petite ville de Seine-et-Marne, puis a blessé deux personnes dans la rue avant d’être interpellé samedi.
L’homme a été arrêté vers 6h30 par un policier qui se rendait à son travail, alors qu’il agressait des personnes au couteau dans les rues de cette ville de 5000 habitants, située à 60 kilomètres au sud-est de Paris, selon le procureur de la République de Melun.
Un piéton a été blessé au bras et un autre au cou, « tous deux sans conséquences importantes », a précisé à l’AFP le procureur Jean-Michel Bourlès. L’homme a alors avoué au policier avoir tué sa femme et ses deux enfants, a-t-on appris auprès du procureur et de sources proches du dossier.
À son domicile, les gendarmes ont découvert les trois victimes, sa compagne ainsi que leurs deux enfants âgés de 22 mois et cinq ans, tués à coups de couteau. Les âges de l’homme et de sa compagne n’ont pas été communiqués.
Le suspect a des « antécédents psychiatriques »
Interrogé par l’AFP, le maire de la ville Pierre-Yves Nicot a indiqué que l’un des deux enfants tués était une petite fille qui venait de faire sa rentrée en grande section à l’école maternelle de Mormant. Le suspect n’a pas d’antécédents judiciaires mais des « antécédents psychiatriques », a ajouté M. Bourlès. Il est actuellement hospitalisé pour vérifier si son état est compatible avec une garde à vue.
« Je suis un maire qui est choqué par l’horreur de l’événement, dans la mesure où il n’y avait pas d’éléments précurseurs », a réagi le premier édile. « On est abasourdi évidemment par cette nouvelle, c’est un quartier qui est tranquille, c’est une famille qui était tranquille aussi, en tout cas inconnue des services de gendarmerie, de nos propres services », a ajouté l’élu sans étiquette.
Les faits se sont produits dans un quartier populaire de la ville, dans un immeuble collectif d’habitat social qui regroupe entre six et huit appartements. Entre ces modestes immeubles gris à deux étages, un calme trompeur laisse peu soupçonner le drame qui s’y est joué au cœur de la nuit. Les visages fermés, peu d’habitants s’attardent dans la rue.
Un fourgon d’identification criminelle de la gendarmerie stationne devant l’une des cages d’escalier, l’accès à l’immeuble est barré par des rubalises jaunes. « J’ai entendu crier vers 3-4h du matin », raconte à l’AFP une voisine âgée, que sa fille emmène ailleurs. Quand vers 7h du matin, « j’ai sorti, mon chien, j’ai vu tous les gendarmes et tout. »
Au matin, Ismaïl est réveillé par sa femme, inquiète de la présence d’enquêteurs, et avise le frère du suspect assis sur les marches du perron, effondré. « Je suis allé le voir. Il m’a dit ‘mon frère, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, il a pété les plombs’ », témoigne cet habitant qui connaît la famille de longue date.
Une cellule d’accueil médico-psychologique ouverte dimanche
La mairie ouvrira dimanche une cellule d’accueil médico-psychologique à partir de 10h00 à la salle des fêtes « pour tous les gens, les voisins qui ressentent le besoin de s’exprimer ou d’échanger avec des professionnels », d’après le maire. La Section de recherches de Paris a été chargée des investigations, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.
L’enquête est ouverte pour homicides volontaires et violences volontaires avec arme, a précisé le procureur.
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