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En Somalie, où le niqab est interdit, la police les confisque pour des raisons de sécurité

août 6, 2024 17:34, Last Updated: août 6, 2024 17:36
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Des centaines de niqabs ont été confisqués depuis fin juillet à des femmes dans une ville du sud de la Somalie, a annoncé mardi à l’AFP la police, évoquant des raisons de sécurité dans un pays meurtri par des attaques des islamistes radicaux shebab. 

Les autorités de l’État du Jubaland, dans le sud du pays de la Corne de l’Afrique, ont interdit le port du niqab (voile intégral couvrant le visage à l’exception des yeux) dans la ville portuaire de Kismayo en 2021. Mais son application n’était, selon les autorités, pas respectée.

« La police a confisqué des centaines de voiles à des femmes qui se couvraient le visage en violation d’un ordre d’interdiction », a déclaré à l’AFP le commissaire de police de Kismayo, le colonel Warsame Ahmed.

Les policiers ont commencé l’opération dans plusieurs quartiers de Kismayo à partir du 31 juillet, a-t-il poursuivi, avec pour instruction d’infliger des amendes.

Le risque terroriste

« C’est pour des raisons de sécurité car on craint que les shebab n’utilisent le voile pour se déguiser en femmes afin de mener des attaques », a-t-il affirmé.

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, combattent depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Ils commettent régulièrement des attentats-suicides dans ce pays pauvre et instable de la Corne de l’Afrique, jusque dans la capitale Mogadiscio.

Vendredi, 37 personnes ont été tuées dans un attentat suicide, revendiqué par les shebab, suivi de tirs d’hommes armés sur une plage fréquentée de la capitale somalienne.

Des responsables gouvernementaux ont suggéré que l’attaque a été menée en représailles à la mort de dizaines de combattants shebab en juillet dans le Jubaland, à la suite de l’attaque d’une base militaire.

Selon Adan Salad, policier à  Kismayo, les autorités appliquent désormais l’interdiction du port du niqab car elles craignaient que le groupe « tente de se venger en ciblant des civils ».

Selon des témoins, la police a mis le feu aux voiles confisqués en public. « La police a arrêté des femmes dont le visage était couvert et leur a retiré le voile », a déclaré Hasan Muse à l’AFP.

Le niqab a également été interdit par les autorités dans les villes de Baidoa et Dolow, dans le sud du pays, également pour des raisons de sécurité. La religion musulmane est la ultra-majoritaire dans le pays, avec plus de 98% de musulmans.

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