INTERNATIONAL

En Suisse, le sommet sur la paix réaffirme l’intégrité de l’Ukraine et veut associer la Russie

juin 16, 2024 22:50, Last Updated: juin 16, 2024 22:52
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La vaste majorité des pays réunis au premier sommet sur la paix en Ukraine ont réitéré leur soutien à l’indépendance et la souveraineté territoriale de l’Ukraine et ont souligné que la Russie devra être partie prenante des discussions pour arriver « à une paix durable et juste ».

Mais le sommet à peine terminé, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que la Russie et ses dirigeants – Vladimir Poutine a exigé de facto une capitulation de Kiev pour toute négociation – « ne sont pas prêts à une paix juste ».

La Russie peut négocier la paix « demain, si elle se retire de notre territoire », a insisté M. Zelensky, lors d’un point de presse à l’issue de cette conférence qui a rassemblé des dirigeants de plus 90 pays dans un complexe hôtelier de luxe du centre de la Suisse.

Plus de deux ans après l’invasion russe, la très grande majorité des participants est parvenue à s’entendre sur un communiqué final dessinant des pistes pour mettre fin au plus grand conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale.

La question sur « comment et quand impliquer la Russie » reste ouverte

Mais la question sur « comment et quand impliquer la Russie » reste ouverte, a reconnu la présidente de la Confédération helvétique et hôte du sommet, Viola Amherd.

Selon un décompte  officiel environ 80 pays soutiennent la déclaration finale. Le Brésil, l’Inde, l’Arabie saoudite notamment n’en faisaient pas partie.

Le texte réaffirme « les principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale de tous les Etats, y compris l’Ukraine ». Il dénonce « la militarisation de la sécurité alimentaire » et appelle au retour des enfants ukrainiens déportés par la Russie.

Il appelle aussi « à impliquer toutes les parties » au conflit pour faire cesser les hostilités, alors que la Russie et son allié chinois ont snobé ce premier sommet.

Pékin a choisi de ne pas y participer en raison de l’absence de Moscou.

« Nous savons que la paix en Ukraine ne sera pas obtenue en un coup. C’est un chemin à parcourir. Ce (sommet) n’était pas une négociation de paix. Parce que Poutine ne veut pas sérieusement mettre fin à la guerre », a souligné dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L’appel à la reddition lancé vendredi par le président Vladimir Poutine a d’ailleurs été rejeté sèchement par une majorité des participants.

Une initiative de paix du président russe

Mais le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé dimanche que l’Ukraine devrait « réfléchir » à la proposition du président russe, assurant qu’il ne s’agissait pas d’un « ultimatum » mais « d’une initiative de paix qui tient compte des réalités du terrain ».

Le président ukrainien a qualifié le sommet de « succès », un succès diplomatique venant s’ajouter notamment au déblocage de l’aide militaire américaine, après des mois de tergiversation et d’un prêt de 50 milliards de dollars garanti par les avoirs russes gelés.

La journée de dimanche a été consacrée à la sécurité nucléaire et à la sécurité alimentaire mondiale, notamment en assurant la liberté de navigation en mer Noire.

Le communiqué final exige la libération « par échange complet » des prisonniers de guerre mais aussi « de tous les enfants ukrainiens déportés et illégalement déplacés ».

Le texte réclame aussi que tous les civils ukrainiens illégalement détenus soient « rendus à l’Ukraine ».

Les discussions sur la sécurité alimentaire ont porté sur la crise de la production et des exportations agricoles, qui a créé un choc alimentaire et inflationniste au début de la guerre, l’Ukraine étant l’un des greniers à céréales du monde.

Le communiqué final demande par ailleurs que l’Ukraine récupère un « contrôle souverain total » sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe occupée par les Russes.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a mis en garde à de nombreuses reprises contre le risque d’une catastrophe nucléaire majeure dans cette installation.

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