Denys Zaporojtchenko n’avait pas vu son fils, ainsi que ses deux filles également dans le bus, depuis six mois et demi. Alors que des combats terribles s’annonçaient à Kherson avec la contre-offensive ukrainienne, M. Zaporojtchenko affirme avoir accepté d’envoyer ses enfants loin de la guerre en « camps de vacances » plus au Sud, en Crimée annexée.
Les responsables russes de l’école où étaient scolarisés ses enfants « avaient promis de les envoyer pour une semaine ou deux dans ce camp », poursuit-il. « Mais quand on a réalisé qu’il n’aurait pas fallu faire ça, c’était trop tard ». Il précise avoir pu échanger avec ses trois enfants par téléphone pendant ces longs mois de séparation.
Pour l’Ukraine, ces enfants, comme quelque 16.000 autres au moins, ont été « enlevés » par les Russes. Moscou dément, s’auréole de les avoir « sauvés » de la guerre et d’avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles. La Cour pénale internationale (CPI) a, elle, émis la semaine dernière un mandat d’arrêt historique contre Vladimir Poutine, en estimant qu’il était présumé responsable du « crime de guerre de déportation illégale » de mineurs.
Pas de mauvais traitements mais de l’éducation politique…
Plusieurs enfants, interviewés mercredi par l’AFP, disent ne pas avoir subi de mauvais traitements, mais racontent une forme d’éducation politique, « Si tu ne chantais pas l’hymne national (russe), ils t’obligeaient à écrire des notes explicatives ».
Yana Zaporojtchenko, la fillette de 11 ans de Denys, dit qu’il y avait « beaucoup » d’inspections de responsables russes dans son camp. « Ils nous demandaient de chanter et de danser quand il y avait des inspections », indique la jeune fille. Myroslava Khartchenko, de Save Ukraine, assure que des psychologues prendront en charge chacun de ces enfants. Et elle insiste auprès des parents pour qu’ils ne retournent pas vivre dans « des zones dangereuses ».
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