L’automobiliste ivre de 70 ans qui a renversé un groupe d’enfants de maternelle dans une village du Doubs mardi, faisant quatre blessés, a été condamné vendredi à Besançon à 18 mois de prison avec sursis.
Le tribunal correctionnel a assorti sa condamnation pour « blessures involontaires par conducteur de véhicule à moteur sous emprise alcoolique » d’une obligation de soigner son addiction à l’alcool et lui a retiré son permis de conduire.
Lors de son procès en comparution immédiate, l’homme de 70 ans au crâne dégarni, portant une épaisse moustache, a présenté des excuses maladroites aux familles des quatre blessés de l’accident qu’il a provoqué.
Trois enfants et une accompagnatrice blessés
« Il y a des familles entières traumatisées et c’est difficile de chiffrer les conséquences psychologiques » de ce drame, a plaidé l’avocate des familles Laure Frossard.
Mardi midi, le septuagénaire a perdu le contrôle de sa voiture, à Vercel-Villedieu-le-Camp, alors qu’il conduisait avec 3,07 grammes d’alcool pas litre de sang.
Il est monté sur un trottoir où se trouvaient un groupe d’une vingtaine d’enfants âgés de 3 à 6 ans, qui avaient quitté l’école maternelle pour aller à la cantine, blessant trois enfants et une accompagnatrice de 58 ans. Un passant a dû intervenir pour stopper le véhicule.
Une fillette de 5 ans a eu le nez et un pouce fracturés et deux petits garçons, dont l’un a subi un hématome crânien, ainsi que leur accompagnatrice ont été plus légèrement blessés.
Un « trou noir »
Le septuagénaire, qui n’était pas connu de la justice pour des délits routiers, soutient ne se souvenir de rien et avoir eu un « trou noir » au moment de l’accident. Il avait consommé de l’alcool et des médicaments avant de conduire.
« On se demande s’il se rend compte de la gravité des faits », a tancé la procureure Louise Lena, « c’est une chance qu’il n’y ait pas eu de mort ou de séquelles plus graves. » « Nous avons la crainte que monsieur reprenne le volant », alors qu’il « n’est pas au clair avec son addiction à l’alcool », a-t-elle souligné, requérant 18 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis.
Pour l’avocate du prévenu, Clara Brun, au contraire, le septuagénaire « a bien conscientisé tout ce qui s’est passé, et il le regrette ». « Il a été alcoolisé toute sa vie. Il a divorcé deux fois et ses filles lui tournent le dos à cause de ses problèmes d’alcool. Il sait qu’il a un problème avec l’alcool », selon elle.
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