La fillette de 10 ans enlevée jeudi dans l’Isère, Eya, a été retrouvée au Danemark, où son père et le complice de celui-ci ont été interpellés, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Grenoble et de source proche du dossier.
Des mandats d’arrêt européen avaient été délivrés contre les deux hommes, les autorités étant convaincues qu’ils avaient réussi à gagner l’étranger avec l’enfant.
La fillette de 10 ans a été enlevée jeudi vers 08h15 pendant qu’elle marchait avec sa mère dans la rue pour se rendre à son école de Fontaine, en banlieue de Grenoble, où elle est scolarisée en CM2. Selon le parquet, le père « et un complice encagoulé » ont « gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille » avant de s’emparer d’Eya.
La mère âgée de 33 ans a expliqué au Dauphiné Libéré jeudi qu’elles avaient été soudainement bloquées par un véhicule, à l’intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l’enfant. Pendant que le conducteur l’aspergeait de gaz lacrymogène, son « ex-mari a attrapé (l’enfant) par les cheveux et l’a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui », a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu’il ne l’emmène à l’étranger. Un agent du centre social devant lequel les faits se sont déroulés a tenté d’intervenir, en vain, a indiqué à l’AFP le maire de cette commune de 23.000 habitants, Franck Longo.
Les photos de la fillette et du père ainsi que son identité avaient été diffusées avec l’alerte enlèvement. L’immatriculation de la Peugeot 306 au volant de laquelle il est susceptible de circuler, également. L’enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s’est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon la presse locale. « Au début de sa scolarisation ici, le père voyait encore sa fille. Mais il ne pouvait plus la voir depuis longtemps », a aussi affirmé le maire, précisant que la mère avait de la famille à Fontaine, notamment sa sœur. Selon le parquet, « le père est suspecté d’avoir été violent avec la mère dans le passé ».
Une cellule d’écoute mise en place
Vendredi matin, une cellule d’écoute a été mise en place par le rectorat au sein de l’école Jules-Ferry (200 élèves), où Eya est scolarisée depuis la grande section, notamment à destination des « élèves de la classe » d’Eya, a indiqué le rectorat à l’AFP.
« Notre mission, c’est vraiment d’accompagner les élèves et d’être attentifs à leurs réactions, à leurs paroles », a déclaré pour sa part Patrice Gros, inspecteur d’académie. Quelques élèves ont déjà effectué une demande auprès de la cellule, selon lui.
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