Deux mandats d’arrêt européens ont été délivrés vendredi contre le père d’Eya, 10 ans, et son complice, soupçonnés d’avoir quitté le pays après avoir brutalement enlevé la fillette la veille en Isère.
« Les éléments en notre possession laissent penser que le père, son complice et l’enfant sont maintenant à l’étranger », a indiqué le procureur de Grenoble Éric Vaillant dans un communiqué, évoquant comme « destinations possibles » la Suède et la Tunisie, pays correspondant à la double nationalité du père âgé de 53 ans.
Une information judiciaire a été ouverte dans l’après-midi, notamment pour « violences aggravées » sur la mère de l’enfant ainsi que « soustraction par ascendant » et complicité, a indiqué le parquet. « Des mandats d’arrêt ont été délivrés par le juge d’instruction, diffusés dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen », a-t-il ajouté.
Dans la matinée, le parquet avait levé l’alerte enlèvement déclenchée jeudi soir. « L’enquête se poursuit bien évidemment, Eya n’étant pas encore été retrouvée. La police judiciaire a reçu environ 70 messages dont certains sont encore en cours d’exploitation », a expliqué le procureur. « Les services de police européens et les magistrats de liaison français en poste dans les pays dans lesquels le père est susceptible de se rendre sont en alerte », a encore précisé le parquet.
? Sur décision du parquet de Grenoble, il est mis fin à l’alerte enlèvement. L’enfant n’a pas été retrouvé. Les recherches se poursuivent. Merci pour votre aide.
Les photos ne doivent plus être diffusées @Interieur_Gouv, @PoliceNationale, @Gendarmerie— Ministère de la Justice (@justice_gouv) May 26, 2023
Possibles violences sur la mère de l’enfant dans le passé
La fillette de 10 ans a été enlevée jeudi vers 08h15 pendant qu’elle marchait avec sa mère dans la rue pour se rendre à son école de Fontaine, en banlieue de Grenoble, où elle est scolarisée en CM2. Selon le parquet, le père « et un complice encagoulé » ont « gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille » avant de s’emparer d’Eya.
La mère âgée de 33 ans a expliqué au Dauphiné Libéré jeudi qu’elles avaient été soudainement bloquées par un véhicule, à l’intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l’enfant. Pendant que le conducteur l’aspergeait de gaz lacrymogène, son « ex-mari a attrapé (l’enfant) par les cheveux et l’a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui », a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu’il ne l’emmène à l’étranger. Un agent du centre social devant lequel les faits se sont déroulés a tenté d’intervenir, en vain, a indiqué à l’AFP le maire de cette commune de 23.000 habitants, Franck Longo.
Les photos de la fillette et du père ainsi que son identité avaient été diffusées avec l’alerte enlèvement. L’immatriculation de la Peugeot 306 au volant de laquelle il est susceptible de circuler, également. L’enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s’est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon la presse locale. « Au début de sa scolarisation ici, le père voyait encore sa fille. Mais il ne pouvait plus la voir depuis longtemps », a aussi affirmé le maire, précisant que la mère avait de la famille à Fontaine, notamment sa sœur. Selon le parquet, « le père est suspecté d’avoir été violent avec la mère dans le passé ».
Une cellule d’écoute mise en place
Vendredi matin, une cellule d’écoute a été mise en place par le rectorat au sein de l’école Jules-Ferry (200 élèves), où Eya est scolarisée depuis la grande section, notamment à destination des « élèves de la classe » d’Eya, a indiqué le rectorat à l’AFP.
« Notre mission, c’est vraiment d’accompagner les élèves et d’être attentifs à leurs réactions, à leurs paroles », a déclaré pour sa part Patrice Gros, inspecteur d’académie. Quelques élèves ont déjà effectué une demande auprès de la cellule, selon lui.
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