Enlèvement et meurtre de Célya : « un coup de folie » suivi d’une « violence extrême »

Par Epoch Times avec AFP
14 juillet 2024 11:08 Mis à jour: 14 juillet 2024 11:21

Le quadragénaire  soupçonné d’avoir enlevé puis tué sa belle-fille de 6 ans dans la nuit de vendredi à samedi en Seine-Maritime, a été pris d’un « coup de folie » avant de violenter l’enfant, selon les dires de la mère de la victime.

Selon ses premières déclarations rapportées par le procureur de Rouen, son conjoint de 42 ans, qui ne s’était « jamais montré violent, a claqué brutalement Célya au sol » après une dispute de couple vendredi en fin de journée dans la commune de Saint-Martin-de-l’If.

« Ça a été comme un coup de folie », selon les dires de la mère, toujours hospitalisée. Elle se serait interposée et aurait reçu « plusieurs coups de couteau », lui occasionnant « neuf plaies peu profondes », a déclaré Frédéric Teillet, lors d’une conférence de presse.

La mère a alors quitté leur logement pour appeler les secours, qui n’ont pu que constater l’absence de l’enfant et du beau-père à leur arrivée.

L’alerte-enlèvement déclenchée

L’alerte-enlèvement déclenchée vendredi soir, la présence sur le secteur de « 200 militaires » selon la gendarmerie appuyés notamment par un hélicoptère, et le signalement de riverains, ont permis de retrouver quelques heures après le corps sans vie de la petite Célya et le véhicule du suspect, à « trois kilomètres du domicile » dans une zone boisée, toujours d’après le parquet.

Frédéric Teillet a précisé que l’ « examen externe » du corps « a mis en évidence des faits d’une extrême violence, un fracas majeur du crâne de l’enfant à l’arrière de la tête qui a très probablement causé son décès ».

Des « lésions écchymotiques » étaient également visibles « sur l’ensemble du corps », a-t-il poursuivi.

« En rentrant hier soir, on a vu une Golf garée là, au bout de l’impasse, on s’est dit c’est bizarre, parce qu’on ne voit pas grand-monde dans le quartier », a déclaré à l’AFP un voisin Benoît (qui n’a pas souhaité divulguer son patronyme), qui a « fait un rapprochement » avec l’alerte-enlèvement et a prévenu la police.

Le voisinage très affecté

« Ils sont venus en grosses équipes », a-t-il poursuivi. « C’était assez impressionnant (…) On ne connaissait pas la petite, mais ça nous affecte beaucoup. La nuit a été compliquée ».

Dans les rues calmes et verdoyantes du village de 1700 habitants, des voisins viennent aux nouvelles et se serrent dans les bras. Les larmes aux yeux, Marie, 62 ans, affirme qu’ « en tuant la petite, (le meurtrier présumé) voulait atteindre sa femme, lui prendre ce qu’elle avait de plus cher. »

La mine assombrie, son mari hoche la tête. « Ça pouvait arriver partout, mais que ça arrive ici, c’est difficile à accepter. »

Dans la longère normande aux volets bleus ciels où vivait Célya avec sa mère, deux chèvres et quelques poules gambadent dans le jardin, derrière un portail où la police a posé des scellés rouges.

« Pas plus tard que mardi, la petite faisait du vélo, on l’a saluée, elle souriait », se souvient, bouleversée, une voisine.

Interpellation

L’auteur présumé des faits qui aurait « consommé plusieurs fois de la cocaïne durant la journée », selon sa compagne, a été interpellé peu après 6H samedi matin alors qu’il tentait de sortir du bois situé près de leur domicile à Betteville, a expliqué Stéphane Gauffeny, général de gendarmerie pour la région Normandie.

Il a été arrêté, « toujours armé d’un couteau » mais s’est laissé « interpeller sans heurt », a ajouté le procureur.

Le suspect a été placé en garde à vue pour tentative de meurtre sur conjoint, enlèvement de mineur de moins de 15 ans et meurtre sur mineur de moins de 15 ans a expliqué le procureur.

Âgé de 42 ans, il a été condamné « à cinq reprises » depuis 2009 pour des affaires de stupéfiants et a déjà été incarcéré pour ce type de faits », a détaillé le procureur de Rouen.

Il souffrait également de « troubles du comportement » mais n’était « pas connu pour des faits de violence et les gendarmes n’ont reçu aucune plainte pour de précédentes violences conjugales » dans ce couple ensemble depuis environ deux ans, toujours selon le parquet.

Adopté en France en février 2006, le dispositif « alerte-enlèvement » consiste à lancer une alerte massive en cas de rapt d’enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l’enfant et de son ravisseur. Il a été déclenché en France à une trentaine de reprises jusqu’à présent.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.