Enquête financière sur le « Petit Bar »: 27 personnes jugées en septembre à Marseille

Par Epoch Times avec AFP
8 août 2024 19:23 Mis à jour: 9 août 2024 17:51

Vingt-sept personnes sont renvoyées devant la justice marseillaise, soupçonnées d’avoir participé à des réseaux internationaux de blanchiments de fonds attribués à la bande criminelle corse du « Petit Bar », connue pour trafic de drogue, extorsions et assassinats.

Le procès doit débuter le 27 septembre, selon une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel (ORTC) lourde de 934 pages rédigée par deux juges d’instruction, datée de jeudi, que l’AFP a pu consulter. Depuis des années, enquêteurs et magistrats travaillent à neutraliser cette bande criminelle corse, née au début des années 2000.

Dans ce dossier, il s’agit de tenter de démanteler les réseaux de blanchiment de fonds du « Petit Bar » à l’international via une vaste enquête qui portait notamment sur des investissements immobiliers à Courchevel et l’achat de montres de luxe.

48 millions d’investissements

Selon des chiffres avancés par le quotidien Le Monde lors des vagues d’arrestations successives dans cette enquête, quelque 48 millions d’investissements offshore et immobiliers auraient permis au groupe criminel de blanchir son argent sale.

Les principaux membres suspectés de faire partie de cette bande criminelle seront jugés dans ce dossier à commencer par Jacques Santoni, chef présumé de la bande par ailleurs tétraplégique. Il est poursuivi pour blanchiment aggravé, complicité d’extorsion et tentative d’extorsion en récidive légale, participation à une association de malfaiteurs, le tout en état de récidive.

Concrètement, il est accusé d’avoir commis plusieurs « délits punis de 10 ans et plus particulièrement de blanchiment en bande organisée » en « dirigeant une organisation structurée et hiérarchisée » entre janvier 2018 et janvier 2021 en Corse-du-Sud, en Ile-de-France « et par lien d’indivisibilité à Hong Kong, Singapour, en Suisse, au Luxembourg », peut-on lire dans le document judiciaire.

Plusieurs membres jamais retrouvés

Plusieurs membres de la bande criminelle ont été condamnés en 2010 pour un trafic international de stupéfiants évalué à « au moins 30 millions d’euros » qui n’ont jamais été retrouvés, rappellent les juges.  Parmi les 26 autres personnes qui seront jugées figurent ses bras droits, Michael Ettori, en fuite, Pascal Porri et André Bacchiolelli, poursuivis pour pratiquement les mêmes chefs et qui contestent tous les faits comme Jacques Santoni.

Saveria Lucchini, la compagne de Michael Ettori, Valérie Mouren, celle de Pascal Porri et la maîtresse de ce dernier, Marion Demorissi, sont également renvoyées devant le tribunal marseillais.

A leurs côtés, figurent également Sonia Susini-Santoni, présentée comme la « pierre angulaire du système clanique dirigé par son époux » Jacques Santoni, et son frère Jean-Laurent Susini, soupçonnés d’avoir aidé le chef du « Petit Bar » à blanchir deux millions d’euros grâce à un gain de quatre millions d’euros remporté au loto par Jean-Laurent Susini.

L’homme d’affaire multimillionnaire Jean-Pierre Valentini, présenté comme « parfaitement intégré dans la sphère du Petit Bar », est lui poursuivi pour blanchiment aggravé et association de malfaiteurs ainsi que l’entrepreneur Antony Perrino, poids lourd de la construction immobilière en Corse et « ami d’enfance » de plusieurs membres du Petit Bar. Il est poursuivi pour blanchiment aggravé, association de malfaiteurs, abus de biens ou du crédit d’une société par un dirigeant à des fins personnelles.

Autre figure économique, François-Xavier Susini, « bien en place à Courchevel », sera également jugé pour blanchiment aggravé et association de malfaiteurs, aux côtés de Thierry Luksenberg, un apporteur d’affaires et Alain Mourot présenté comme « l’homme ressource sur la place parisienne pour les personnes soucieuses de blanchir leurs fonds ».

Des sociétés chinoises visées

Trois « membres de la communauté chinoise d’Aubervilliers » sont eux soupçonnés d’avoir remis « d’importantes sommes d’argent issues du blanchiment international de fonds via des sociétés chinoises ».

Jean-Marc Peretti, présenté « à la fois comme victime et acteur », est néanmoins poursuivi pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs.

Sa fille, l’avocate Angélique Peretti est également poursuivie pour complicité de blanchiment aggravé et association de malfaiteurs, les enquêteurs la soupçonnant d’être « la courroie de transmission » entre Michael Ettori et son père.

Plusieurs membres de la bande du Petit Bar seront par ailleurs jugés devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence du 24 février au 4 avril 2025 pour l’assassinat de l’avocat Antoine Sollacaro en octobre 2012 à Ajaccio.

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