Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur la gestion financière du Cosem, association regroupant une quinzaine de centres de santé et financée par des fonds publics, a indiqué mardi le parquet de Paris, joint par l’AFP.
Les investigations, révélées par Radio France, ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), a confirmé le parquet.
Deux signalements
En avril, deux signalements avaient été adressés à la justice. Un premier le 7 avril par la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Paris, qui indiquait avoir été alertée sur une « suspicion pour fraude ». Un autre le 17 avril par des élus du comité social et économique (CSE) du Cosem qui dénonçaient des faits pouvant être qualifiés d’abus de confiance, de prise illégale d’intérêt, d’escroquerie à la Sécurité sociale et de harcèlement moral, selon leur avocat Me Jérôme Karsenti.
« En tant qu’avocat des lanceurs d’alerte, je me félicite que le parquet ait ouvert une enquête préliminaire », a déclaré mardi à l’AFP Me Karsenti. « J’espère pour les salariés que cette enquête sera rapide afin que ces centres de santé Cosem, ayant une histoire ancienne, puissent être sauvés des pratiques prévaricatrices de leurs dirigeants », a-t-il accusé.
Sollicitée par l’AFP après l’émission de ces signalements, la direction s’était refusée à tout commentaire, assurant que le Cosem « s’est toujours conformé à l’ensemble de ses obligations légales et réglementaires ».
Le Cosem « prodigue des soins de qualité aux plus démunis sous le contrôle permanent de ses autorités de tutelle », avait-elle insisté. L’association de santé à caractère non lucratif Coordination des œuvres sociales et médicales (Cosem), qui emploie 1400 salariés, est financée par des fonds publics – remboursements de la Sécurité sociale et subventions.
Salaires exorbitants, emplois fictifs et notes de frais disproportionnées
Cette structure est dirigée par un père, directeur général depuis 2010, et ses deux fils. « Nous sommes face à une famille qui s’est totalement approprié les murs et a créé des sociétés satellites » qui puisent dans les finances du Cosem, avait affirmé en avril à l’AFP un élu du CSE sous couvert de l’anonymat.
Les élus du CSE soupçonnent la famille d’appauvrir le Cosem « afin de servir leurs intérêts privés » et redoutent des conséquences sur les emplois. Ils dénoncent des salaires exorbitants versés au père et à ses fils, des emplois fictifs de leurs épouses et des notes de frais disproportionnées – plus de 285.000 euros pour trois personnes en 2021. Le Cosem, créé en 1945, revendique deux millions de consultations médicales et dentaires par an assurées par 700 praticiens dans une quinzaine de centres en Île-de-France et en province, selon son site internet.
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