Un ancien leader du Parti conservateur a demandé au gouvernement britannique d’enquêter sur la dépendance du pays à l’égard de la Chine, car un centre de recherche de l’université de Cambridge aurait été « infiltré » par le géant technologique chinois Huawei.
S’adressant au Times de Londres le 12 septembre, Sir Iain Duncan Smith a déclaré que les universités du Royaume-Uni sont « beaucoup trop dépendantes de l’argent chinois », Cambridge étant « le cas le plus grave ».
L’éminent conservateur a exhorté le gouvernement à mettre en place une enquête urgente sur « la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis de la Chine dans toute une série d’institutions et d’entreprises ».
Les commentaires de Sir Iain Duncan Smith interviennent après la révélation par le journal des liens existant entre Huawei et le représentant en chef ainsi que 3 parmi les 4 directeurs du Cambridge Centre for Chinese Management (CCCM).
Le Times a rapporté que les informations concernant Yanping Hu, qui figurait sur la liste des représentants principaux du CCCM, ont été retirées du site web du CCCM à la suite de ses demandes de renseignements.
Une partie cachée de cette page, archivée le 17 août, indiquait que Huawei avait été à la tête du groupe d’ingénierie de gestion de Huawei, directeur du comité de changement d’entreprise de Huawei, directeur du département d’organisation de Huawei et président adjoint de l’université de Huawei avant de devenir vice-président principal de Huawei.
La version chinoise de la page indique également que Yanping Hu est le PDG de Hua Ying Management, société affiliée à Huawei, qui figure – avec Huawei et ses autres filiales – sur la liste de Washington des entités qui « présentent un risque important d’implication dans des activités contraires à la sécurité nationale ou aux intérêts de politique étrangère des États-Unis ».
La page mettait en avant également le titre de Yanping Hu comme étant un « expert bénéficiant d’une allocation spéciale du Conseil d’État ».
Tian Tao, l’un des 4 directeurs du Cambridge Centre for Chinese Management (CCCM), est un conseiller principal chez Huawei Technologies et un confident du PDG de Huawei, Ren Zhengfei.
La version chinoise du site Web du CCCM indique également que le rôle et la « mission historique » du CCCM consistent à documenter, synthétiser, diffuser et contribuer au développement et à la gestion des entreprises chinoises.
Johnny Patterson, cofondateur et directeur politique de l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme Hong Kong Watch, a dit que le lien entre l’université et le Parti communiste chinois avait de graves conséquences.
« Les liens de Huawei avec le gouvernement chinois ne sont pas un secret. Il semble que le centre de recherche ait été infiltré par Huawei, et l’université devrait absolument enquêter à ce sujet », a déclaré Johnny Patterson au Times.
« Les liens étroits entre Huawei et l’université de Cambridge ont de sérieuses implications en matière de sécurité nationale et de morale. »
Un porte-parole de l’université de Cambridge a soutenu que toute relation de l’université est conforme aux directives gouvernementales.
Le CCCM « est un programme de gestion d’entreprise axé sur les pratiques commerciales chinoises. En tant que tel, il s’engage avec divers secteurs de l’économie chinoise, y compris des entreprises technologiques », a expliqué le porte-parole dans un communiqué.
« L’université de Cambridge dispose d’un système solide pour examiner toutes les relations stratégiques et de protocoles stricts pour s’engager avec toute entreprise. Toute relation que l’Université entretient avec une entreprise, nationale ou internationale, respecte strictement les directives établies par le gouvernement britannique. »
Au moment de la mise sous presse, ni Huawei, ni le gouvernement britannique n’avaient répondu à nos demandes de commentaires.
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