Enquête sur les risques liés aux implants vaginaux, de nouvelles plaintes ont été enregistrées

Par Epoch Times avec AFP
23 juillet 2024 14:58 Mis à jour: 23 juillet 2024 15:03

Une trentaine d’autres femmes sujettes à des douleurs depuis la pose d’implants censés traiter la descente d’organes ou l’incontinence urinaire ont déposé plainte dans le cadre de l’enquête menée à Paris pour tromperie aggravée et blessures involontaires, a appris lundi l’AFP auprès de leurs avocates.

Plusieurs dizaines de patientes ont déjà saisi la justice depuis 2020, et une grande partie d’entre elles ont été entendues par les enquêteurs, selon leurs avocates. Une trentaine de patientes supplémentaires ont déposé plainte le 8 juillet, selon leur plainte dont l’AFP a eu connaissance.

« Nous nous réjouissons pour les plaignantes de l’avancée de l’enquête. Mais des femmes continuent à nous contacter, ce qui montre que l’ampleur du problème est sans doute encore sous-évaluée », ont réagi auprès de l’AFP Mes Dorothée Bisaccia-Bernstein, Laure Heinich, Hélène Patte et Amandine Sbidian, qui représentent désormais plus d’une centaine de plaignantes.

Celles-ci dénoncent des effets secondaires graves liés à la pose de bandelettes sous-urétrales et de prothèses de renfort pelvien, posées par voie vaginale ou abdominale.

114 signalements

Depuis avril 2021, une enquête préliminaire est en cours pour tromperie aggravée et blessures involontaires au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, confiée à l’Office de lutte contre les atteintes à la santé publique (OCLAESP).

À ce stade, le parquet a été destinataire de « 114 signalements de personnes déclarant avoir subi des désagréments significatifs à la suite de la pose d’implants vaginaux de marques différentes et par des praticiens différents », a confirmé lundi le parquet de Paris.

Ces dispositifs médicaux, développés depuis la fin des années 1990, sont destinés au traitement de l’incontinence urinaire et des prolapsus (descente) des organes pelviens.

Les plaignantes soutiennent que les laboratoires ont sciemment minimisé voire dissimulé les risques de leurs dispositifs contenant du polypropylène, notamment les difficultés – même l’impossibilité – de les enlever. Parmi les effets indésirables : incontinence, infections, saignements, lésions, douleurs chroniques.

Des dispositifs sous-évalués en France

Des procédures ont été menées dans le monde anglo-saxon et plusieurs laboratoires ont payé de lourdes amendes, notamment aux États-Unis, pour solder les poursuites. Aux États-Unis, les prothèses posées par voie vaginale ont été classifiées à « haut risque » en 2016 et interdites en 2019.

En France, la pose des implants pour le prolapsus par voie vaginale est suspendue depuis 2019. Ceux posés par voie abdominale et certaines bandelettes sous-urétrales sont toujours autorisés et leur pose est désormais encadrée.

« On se bat pour toutes ces femmes, pour que ces bandelettes soient interdites », a rappelé Anne-Laure Castelli, l’une des plaignantes qui a lancé le collectif « Balance ta bandelette » – qui regroupe plus de 1.000 personnes – estimant que le taux de complication lié à ces dispositifs demeure sous-évalué en France.

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