Enseignante à Maubeuge, elle est mutée à 200 km de chez elle, malgré les six postes vacants dans son lycée

Par Emmanuelle Bourdy
28 mars 2025 12:05 Mis à jour: 28 mars 2025 12:05

Pour cette enseignante en économie et gestion au lycée Arnaud-Lurçat à Maubeuge (Nord), être nommée dans l’académie de Versailles alors que plusieurs postes sont vacants dans son établissement scolaire est un non-sens.

Marion Barquin n’a pas caché son désarroi au micro de BFMTV. Qualifiant le choix du rectorat de « contre-productif », elle s’est indignée d’être mutée à plus de 200 kilomètres de son domicile, loin de son conjoint et de ses enfants.

« Au final, non, il n’y a pas d’académie limitrophe »

L’enseignante, âgée de 37 ans, a passé près de trois ans en poste à Maubeuge. Alors qu’elle vient d’être titularisée, elle a appris non sans déception sa nouvelle affectation, au sein de l’académie de Versailles.

La jeune femme se désole de cette décision, qui signifie pour elle quitter ses enfants et son conjoint, ce dernier travaillant en Belgique. « Donc on nous parle d’académie limitrophe quand on a un conjoint qui travaille à l’étranger… Au final, non, il n’y a pas d’académie limitrophe », pointe-t-elle.

« Dans mon établissement, il y a six postes vacants à la rentrée 2025 dans ma spécialité. Ça veut dire que je dois quitter mon travail pour aller dans l’académie de Versailles », explique-t-elle, faisant remarquer qu’en conséquence, son poste actuel « va être libre ».

« Il faut que je fasse quoi en fait, que je me sépare en trois ? »

Marion Barquin dénonce par ailleurs le système de points, relatif à l’attribution des académies, comme étant « contre-productif ». En effet, dans le second degré, les professeurs ayant formulé des vœux sont affectés à un établissement scolaire selon un certain nombre de critères tels que la situation familiale, l’âge, ou encore le classement au concours. Raison pour laquelle, selon l’enseignante, on assiste à de l’absentéisme au sein de sa profession lorsque des professeurs sont nommés loin de leur domicile. « C’est pour ça que vous avez plein de professeurs absents à la rentrée. Après il ne faut pas s’étonner ! » assure-t-elle encore, soulignant que le rectorat « subit ses décisions » puisqu’il va ensuite devoir « essayer de combler ces absences de professeurs à la rentrée ».

Pour cette mère de famille, la situation est d’autant plus compliquée que le père de ses deux premiers enfants – âgés de 11 et 9 ans selon nos confrères de La Voix du Nord – exerce également son activité dans le Pas-de-Calais. « Il faut que je fasse quoi en fait, que je me sépare en trois ? » interroge-t-elle, dépitée.

BFMTV, qui a tenté de joindre le ministère de l’Éducation nationale ainsi que le rectorat, n’a reçu aucune réponse à ses demandes.

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