Face à l’augmentation du nombre de formations dans l’enseignement supérieur privé, la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a annoncé vendredi la création prochaine d’un label pour apporter plus de « transparence » aux étudiants.
Actuellement, le privé regroupe 736.800 étudiants, soit 24,8% des effectifs du supérieur, selon les chiffres du ministère. C’est plus du double qu’il y a vingt ans.
« Gagner la bataille de l’orientation, c’est aussi améliorer la transparence de l’offre de formation du supérieur, grâce à une vision plus claire, plus lisible de l’enseignement supérieur privé », a déclaré Sylvie Retailleau lors d’une conférence de presse de rentrée. Il s’agit d’une « attente forte des jeunes et de leurs familles », selon la ministre. « Le développement rapide de groupes privés à vocation nationale, voire internationale, a modifié le paysage de l’enseignement supérieur privé. »
Dans son rapport annuel publié cet été, la médiatrice de l’Éducation Catherine Becchetti-Bizot avait réclamé des clarifications aux établissements détenus pour beaucoup par des groupes à but lucratif. Elle citait notamment des appellations de diplômes sources de confusion et des interlocuteurs insuffisamment identifiés, et dénonçait « une situation qui produit des confusions, susceptibles d’être exploitées par des organismes d’enseignement supérieur privés peu scrupuleux ».
« Manque de lisibilité »
Vendredi, Sylvie Retailleau a rappelé que « l’État a mis en place de nombreux labels visant à reconnaître la qualité de l’offre de formation comme les diplômes nationaux, les grades, les visas, le label Espig, tous consultables » sur les plateformes Parcoursup ou Mon Master. Mais « l’ensemble manque de lisibilité pour les familles et les jeunes étudiants qui ont besoin d’accompagnement, de suivi et de pédagogie adapté à leur profil », a-t-elle relevé.
De premiers travaux ont conduit à la nécessité du « renforcement du rôle de l’État pour mieux identifier et mieux qualifier les formations privées », a-t-elle dit. « J’ai donc décidé de mettre en place un label de qualité reconnaissant spécifiquement les formations adaptées. »
Plusieurs critères seront pris en compte pour l’octroi du label, qui devrait intervenir « dans les mois à venir » : « Le temps consacré à l’accompagnement de l’étudiant, la construction de son projet professionnel, l’acquisition de compétences transversales, la stabilité de la gouvernance de l’établissement et d’une partie au moins de l’équipe pédagogique, la transparence sur les conditions d’admission et les droits d’inscription. » « Ce sera aux formations privées de venir demander ce label et de le financer », a précisé Sylvie Retailleau.
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