D’un Everest à l’autre ! Le skipper français Maxime Sorel, 10e du dernier Vendée Globe et annoncé au départ de l’édition 2024 de « l’Everest des mers », s’est envolé mercredi vers le Népal où il ambitionne de gravir le plus haut sommet du monde.
De passage à Paris à la veille de son départ, le marin de 36 ans, ingénieur de formation, a raconté à l’AFP ses mois de préparation pour ce défi qu’il serait le premier homme à réaliser.
« J’ai toujours adoré être sur l’eau et puis c’est devenu un métier avec de la compétition et tout ce que cela entraîne. En montagne, je redécouvre des sensations identiques à mes premières traversées de l’Atlantique », a-t-il dit.
Avant le Vendée Globe 2020/2021, course autour du monde en solitaire qu’il a terminée en 82 jours, il avait déjà ce projet de « double Everest » pour « mettre en avant l’association Vaincre la Mucoviscidose », une maladie génétique héréditaire incurable, touchant principalement les voies respiratoires.
« J’y vais pour me mettre dans la même situation que les patients dont les capacités respiratoires sont altérées, même si j’ai conscience que la maladie est bien plus complexe », résume Sorel.
Pour aller au bout de son projet, il sera accompagné de six personnes, dont l’alpiniste Guillaume Vallot, avec qui il se prépare depuis plusieurs mois dans les Alpes.
« Ces dernières semaines, nous sommes montés sur 4 sommets de 4000 mètres, dont un à 4600. C’est une expérience fantastique. J’ai gagné en aisance dans les difficultés et mes gestes commencent à être mécaniques », explique le Malouin qui a tiré ses premiers bords à Cancale (Ille-et-Vilaine).
Il s’est également attaché les services de Yan Giezendanner, météorologiste reconnu basé à Chamonix, pour « le routage de l’expédition ». Car à la différence de ses épopées sur mer, où « il n’a plus vraiment peur », il a encore « pas mal d’appréhensions » avant le départ.
« Nos systèmes météo permettent vraiment d’anticiper à l’avance les zones dangereuses sur l’eau. En altitude, j’ai l’impression que c’est beaucoup plus imprévisible. Et puis, en cas de danger, on peut se réfugier dans le bateau, alors que là c’est le corps qui prend tout en frontal », selon lui.
Après un court arrêt à Katmandou, il se dirigera vers le camp de base de l’Everest pour effectuer trois semaines d’acclimatation et se préparer à l’ascension finale, au début du mois de mai.
« Il y a de l’envie, de l’émotion. Je me sens comme avant un Vendée Globe en fait », remarque-t-il avec enthousiasme. A son retour, le marin doit retrouver son monocoque Imoca (V and B – Monbana – Mayenne) tout juste remis à l’eau à Concarneau après un chantier d’hiver.
Avec ce bateau à foils, il a terminé 5e de la dernière Route du Rhum dans sa catégorie. Il a récemment annoncé embarquer le navigateur marseillais Christopher Pratt pour la grande course au large de l’année, la Transat Jaques Vabre en octobre. Ensuite, il s’agira de se lancer dans les derniers préparatifs pour un troisième « Everest », sur mer cette fois, fin 2024.
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