Le 18 avril 2018, le président de la République s’est rendu dans la commune de Saint-Dié-des-Vosges. Un déplacement au cours duquel il avait été interpellé par une jeune fille se présentant comme réfugiée.
L’an dernier, Emmanuel Macron rencontrait une jeune fille russe d’origine arménienne prénommée Aïda dans la commune de Saint-Dié-des-Vosges.
Affirmant avoir fui la Russie où sa famille aurait été en danger, elle avait exposé sa situation au chef de l’État. Très émue, Aïda Lalayan lui avait ainsi expliqué qu’elle était arrivée sur le territoire national en compagnie de ses parents et de ses grands-parents. Leur demande d’asile avait été rejetée et la famille de la jeune fille était sans papiers.
Embarrassé, Emmanuel Macron avait souligné que la France ne pouvait pas « accepter tout le monde » et qu’il y avait certaines règles à respecter afin d’obtenir l’asile, tout en confiant qu’il ne connaissait pas le dossier de la jeune fille et de sa famille et qu’il ne pouvait donc pas se prononcer sur son cas particulier.
« On ne peut pas accepter tout le monde, on accepte des gens qui ont besoin d’être protégés – c’est l’asile –, on accepte certaines personnes aussi pour d’autres raisons, on donne des visas. Mais on ne peut pas accepter tout le monde, sinon comment veux-tu que l’on arrive à loger et à accueillir tout le monde dans le pays, c’est ça qui est difficile. »
« Il faut que l’on regarde s’il y a vraiment un danger »
Interrogée par le chef de l’État, Aïda avait précisé qu’elle se rendait au collège Vautrin-Lud de Saint-Dié et qu’elle avait de « bonnes notes, des félicitations ».
Emmanuel Macron avait fini par promettre à la jeune fille qu’il ferait étudier son dossier, précisant que sa mère n’aurait toutefois pas dû rester en France après avoir vu sa demande d’asile rejetée.
« Il faut que l’on regarde s’il y a vraiment un danger [à retourner en Russie, ndlr], cela veut dire qu’il faut réexaminer le dossier, mais je ne veux pas te mentir : ‘Ton école, la santé de tes grands-parents, etc., il est clair que ce sont les gens d’ici qui le payent et je suis obligé de leur expliquer tout ça, et à la fin ils me demandent pourquoi ils devraient payer. […] Donc on va regarder le dossier pour voir si vous êtes vraiment menacés. »
Près de 10 mois après cet échange, franceinfo a pris contact avec Aïda afin de savoir comment sa situation avait évolué. Affirmant vivre toujours à l’hôtel avec ses parents et ses grands-parents, la jeune fille a expliqué que sa famille n’avait « toujours pas de papiers ».
« On n’a pas encore envoyé de dossier de régularisation à la préfecture. On attend les certificats de mes professeurs. Ils ont promis de m’aider », ajoute-t-elle.
La préfecture contredit la version de la jeune fille
Si la jeune fille regrette qu’il ne se soit « rien passé » depuis son entretien avec le chef de l’État, la préfecture des Vosges assure pour sa part avoir procédé à « un examen approfondi » du dossier.
Les services de l’État expliquent que la famille est « entrée illégalement en France en septembre 2017 » et qu’Aïda « était majeure » même si elle se présente comme mineure.
Un mois après sa rencontre avec Emmanuel Macron, la jeune fille et sa famille ont d’ailleurs été expulsées vers la péninsule ibérique – leurs passeports russes étant tamponnés d’un visa délivré par l’Espagne.
Toutefois, Aïda et ses proches sont revenus dans les Vosges quelques semaines plus tard, « de façon toujours illégale » selon la préfecture qui compte bien les expulser encore une fois.
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